Les cultes de Faugères ont lieu à la salle André de robert (face à la Mairie).

Les 1er et 3ème samedis à 16h30

 

 

 

 

Les 4 temples de Faugères

Faugères est la seule commune de France où subsistent quatre temples.

Le premier temple, fut un casal, une sorte de grange, que Claude de Narbonne-Caylus, seigneur et baron de Faugeres, Lunas et autres lieux, consentit de donner par une ordonnance seigneuriale du 10 septembre 1577, aux habitants du village pour que ceux-ci puissent pratiquer leur culte. Celui-ci y sera célébré jusqu’au 2 avril 1663, date à laquelle les commissaires royaux, le jugeant trop près de l’église, le firent déplacer.

Le deuxième temple, aménagé dans la rue Droite, le 14 mai 1663, ne fut pas longtemps occupé. Les troupes royales, sous les ordres du duc de Montmorency, furent heureuses de le raser le 28 septembre 1688.

Le troisieme temple :

Apres la Révolution qui accorde la liberté de culte, il était nécessaire de trouver un lieu de culte. Le premier temple appartenait maintenant à une famille catholique, le second était détruit.

Les regards se tournèrent vers une des tours des remparts, abandonnée, mais dont la voûte de la salle des gardes du donjon avait résisté aux boulets, lorsque le duc de Montmorency et ses troupes avaient démolis le château en 1622.

Cette tour de la fin du XIème siècle comprenait à l’origine deux niveaux : l’étage supérieur a disparu, mais la salle du rez-de-chaussée protégée par une belle voûte en berceau brisé, est encore en assez bon état ; sur deux de ses côtés furent établis cinq gradins de pierre sur lesquels venaient s’asseoir les fidèles, face à la chaire, dont on devine l’emplacement grâce à la présence d’une niche. Sa face tournée vers l’extérieur fut détruite par les boulets du siège de 1622, de même qu’une grande partie du mur du pignon occidental. La chute de ces murs entraina  l’effondrement de la voûte de l’étage supérieur dont on devine le tracé en arc brisé sur le mur pignon Est, entièrement conservé et pris par la maçonnerie d’une construction voisine. Ce mur Est, était muni d’une meurtrière aujourd’hui bouchée.

Le mur méridional, moins exposé, est parvenu jusqu’à nous dans presque toute son élévation; et nous pouvons noter, dans sa partie supérieure, la présence d’un rang de corbeaux parfaitement alignés, vestiges des éléments de fortification de l’ouvrage. La salle du rez-de-chaussée, en sous-sol par rapport au chemin de la tour Nord, n’a pas trop souffert du bombardement et a conservé l’ensemble de ses éléments primitifs.

L’entrée d’origine se faisait au Sud, côté village, par une porte dont l’arc plein-cintre parfaitement appareillé est composé de quatorze claveaux très allongés. La transformation de cette salle en temple, en 1795, imposa outre l’installation de gradins, le remontage de la façade occidentale, dans laquelle fut aménagée la nouvelle entrée, surmontée d’un oculus. La porte primitive fut murée pour faciliter l’aménagement intérieur.

Il n’avait pas de cloche ; un protestant du village passait dans les rues, la clochette à la main, pour appeler les fidèles au culte, que faisait, de temps en temps, le pasteur de Bedarieux (un seul pasteur pour les trois églises de Bédarieux, Faugères et Graissessac).

Ce troisième temple, quoique froid et sombre, fut fréquenté pendant plus de quarante ans. Les services  y seront célébrés jusqu’en 1837, et sera appelé « le vieux temple »

Pendant plus de cent ans, laissé à l’abandon, aux quatre vents et à la lente érosion, jusqu’à ce qu’en 1988 Jeanne Colignon le restaure,  afin de préserver un vestige du passé protestant et du patrimoine communal.

Le quatrième temple, est l’actuel temple construit par les fidèles de Faugères en 1837, avec les pierres des ruines de l’ancien château.

Michel Viala