Culte sur le thème des “Racines”

Ce dimanche d’octobre, nous avons partagé un culte sur le thème de “Racines”.

Une méditation préparé par un duo Brigitte Pateux-Loux et Marie-Thérèse Loux nous a replongé dans l’univers  de la bible, un trésor infini et nous a fait réfléchir à nos profondeurs.

Lecture 1 : Jérémie 17, 7-8

5 Ainsi parle le Seigneur :

7 Béni soit l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur,

celui dont le Seigneur est l’assurance !

8 Il est comme un arbre planté près des eaux,

qui étend ses racines vers le cours d’eau :

il ne voit pas venir la chaleur

et son feuillage reste verdoyant ;

dans l’année de la sécheresse,

il est sans inquiétude

et il ne cesse de porter du fruit.

Lecture 2 : Marc 4, 3-9

Ecoutez : Le semeur sortit pour semer. 4Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin : les oiseaux vinrent et la mangèrent. 5Une autre partie tomba dans un endroit pierreux, où elle n’avait pas beaucoup de terre : elle leva aussitôt, parce que la terre n’était pas profonde ; 6mais quand le soleil se leva, elle fut brûlée et elle se dessécha, faute de racines. 7Une autre partie tomba parmi les épines : les épines montèrent et l’étouffèrent, et elle ne donna pas de fruit. 8D’autres grains tombèrent dans la bonne terre : montant et croissant, ils finirent par donner du fruit ; l’un rapporta trente, un autre soixante, un autre cent.

Prédication

et voilà que je reçois un journal….avec une superbe photo d’un arbre et de ses racines accompagnée de cette citation de la philosophe Simone Weil :

« L’enracinement est le besoin le plus méconnu de l’âme humaine »

L’enracinement, les racines, ce sera le thème de notre culte.

Ce matin, comme souvent, Dieu nous parle au travers de sa création.

Dans la Bible, les auteurs ont souvent recours à des images tirées de la nature pour faire faire comprendre telle ou telle notion, nous faire saisir qui nous sommes ou comment agir, etc… : la graine de sénevé, pour illustrer la puissance de la foi, les oiseaux du ciel qui nous invitent à faire confiance à Dieu et à ne pas nous laisser envahir par les inquiétudes.

Jésus parle de nous comme de ses brebis (bon , ce n’est pas toujours un compliment, les moutons sont …bêtes…) , mais les brebis sont l’objet des soins et de l’affection du berger. Dans la parabole du semeur, en parlant des différents sols, c’est de nous que le Christ parle, de nous et de notre capacité à entendre sa parole et à la faire vivre en nous.

Quand on lit ce texte, on voit que l’on a à travailler notre être intérieur, notre coeur, pour qu’il soit comme une bonne terre qui permette à la Parole de prendre racine en nous et de bien grandir. L’importance des racines est aussi mise en avant par Jésus.

Dans le texte de Jérémie, l’accent est mis sur les racines, qui permettent de profiter de la proximité avec le courant d’eau.

Pour tenir bon, pour être heureux, pour mener une vie droite, faire de bons choix, nous avons besoins d’avoir des racines, nous avons besoin d’être enracinés, comme le dirait la philosophe Simone Weil, que j’ai citée au début.

Mais à quoi servent les racines ?

wikipédia nous dit que la racine est organe vital de la plante, qui se forme dès le début de la germination, elle a plusieurs fonctions :

Elle sert d’ancrage au sol, elle permet aux arbres de résister aux tempêtes.

Elle sert de tuteur, certaines plantes ont des racines aériennes qui servent de tuteur en s’ancrant dans le sol de part et d’autre de la plante, l’empêchant de se courber.

Elle a une fonction d’absorption d’eau et des nutriments du sol.

Elle accumule des réserves, très importants dans les zones de grosses variations climatiques saisonnières.

Elle a une action importante sur le sol : elle permet de stabiliser le sol, évitant les glissements de terrains.

Elle est « créatrice de sol ». Les racines secrètent des enzymes, des bactéries qui contribuent à la formation du sol.

Elle est un organe de communication. Des informations passent entre arbres, au-travers des racines. Les racines de plusieurs arbres de même espèce sont reliées entre elles, cela permet la mise en commun et le partage de ressources en eau et en nutriments.

Les racines sont donc indispensables à la survie d’un arbre, et elles sont aussi indispensables à notre équilibre, à notre vie. Nous aussi, nous avons besoin de tuteur, et d’ancrage au sol, afin de ne pas « être ballotté à tout vent de doctrine, comme le dit l’apôtre Paul.

Nous avons besoin de réserves, pour tenir bon dans les mauvais jours, nous avons besoin de partager et de communiquer, et on le fait mieux, quand on sait d’où on vient, quand on est stable, solide. Quelqu’un qui a des racines, qui est enraciné, c’est une personne stable, solide, qui sait d’où elle vient et où elle va, qui sait ce qu’elle vaut, une personne qui n’est pas influençable, qui sait s’en tenir à certaines valeurs, principes de vie.

Et les racines des plantes et des arbres arrivent à se développer dans des terrains très variés, même dans des sols pauvres, comme les terres de vigne. La vigne développe alors des racines très profondes qui vont chercher loin l’eau et les nutriments. Vous avez aussi sûrement vu en montagne des arbres qui s’accrochent à la pente, avec des racines agrippées à des rochers. Ces racines permettent à l’arbre d’avoir de la stabilité, et d’avoir accès à la nourriture même dans un terrain très défavorable. Nous aussi, nous pouvons développer des racines, quel que soit le terrain dans lequel nous sommes plantés, afin de tenir bon même dans des circonstances très défavorables.

Et qu’est-ce qui constitue nos racines ?

Hier j’écoutais du yodel, de la musique folklorique suisse : c’est un bon exemple de racines : une culture locale, des traditions partagées depuis tout petit en famille, avec des amis

Il y a l’attachement à un lieu, à un paysage familier, soit le lieu où on a vécu enfant, soit un lieu dans lequel on a élevé sa famille, ou un endroit dans lequel on se sent bien, auquel on se sent appartenir. C’est bien le drame des personnes réfugiées : elles ont perdu une bonne partie de leurs racines, et il faut beaucoup de temps pour créer de nouvelles racines.

On sait également qu’une atteinte à un paysage connu, comme lorsqu’un pan de montagne s’écroule, ou qu’un lac se vide, est un traumatisme pour les habitants.

Des habitudes, porteuses de vie, des rituels, des disciplines qu’on pratique régulièrement

Des musiques, des oeuvres d’art, qui ont cette capacité de transmettre des émotions communes à tous et de toucher tous les humains

La famille, l’entourage et des amis proches

– La mémoire, les souvenirs

– Des opinions, des valeurs qu’on a fait siennes et auxquelles on se raccroche

La foi, bien sûr, avec des textes, des chants, la Cène, tous les éléments de la vie chrétienne dont certains ne sont malheureusement pas à notre portée, avec la crise actuelle.

Mais nous avons toujours la prière, la méditation, nos textes bibliques, notre relation avec Dieu. Avec le froid de l’hiver, les tempêtes de neige et la lumière qui baisse rapidement en fin de journée, et avec le confinement, nous sommes doublement appelés à faire un retour sur nous-mêmes, à voir où sont nos racines, et quelles sont ces racines.

Notre responsabilité, notre tâche est de développer nos racines, même si nous sommes dans un terrain difficile, pentu, avec des rochers, etc…Pour l’eau…nous avons toujours à disposition des flots d’eau vive, que nous offre notre Seigneur. Amen

Print Friendly, PDF & Email