Grand merci à Dominique Deschamps de Béziers qui a fait un culte la première fois à Clermont.
Prédicatrice expérimentée, elle transmet sa foi avec beaucoup de conviction.
Nous espérons la revoir bientôt !
Prédication culte Clermont l’Hérault
12 novembre 2023
Lectures bibliques :
Proverbes ch 8 v 32 à 35
Matthieu ch 25 v 1 à 13
I Thessaloniciens ch 5 v 1 à 6
Prédication :
Comme toujours, voici des textes que nous connaissons plus ou moins, des textes anciens mais qui sont encore d’actualité, 3 textes qui ont des points communs et qui peuvent être porteurs de message pour nous aujourd’hui comme il l’ont été avant nous.
Quelques versets du livre des Prophètes : ce livre est une collection de maximes, son auteur personnifie parfois la Sagesse comme une personne s’adressant aux hommes, à ses enfants et les incite à suivre ses voies, et devenir sages, une façon d’enseigner une manière de vivre en cohérence avec l’enseignement de Moïse et des prophètes.
Et les moyens sont montrés : l’écoute et surtout la vigilance, comme un gardien, un soldat qui monte la garde, qui VEILLE.
Et voici le but à atteindre : trouver la vie, avoir les faveurs de l’Eternel.
D’une autre manière, nous entendons la même chose dans la parabole des 10 vierges, des 10 jeunes filles dans l’évangile de Matthieu.
Comme d’autres textes proposés ce mois-ci, dont l’extrait de la lettre aux Thessaloniciens, ce que nous avons entendu a un ton “apocalyptique” dans le sens où ces textes ont été écrits alors que les premiers témoins de la vie de Jésus disparaissent petit à petit et que le retour annoncé et tant attendu du Christ n’arrive pas, et que cette échéance, tant espérée, semble s’éloigner … Que la révélation, puisque c’est le sens du mot apocalypse, n’est pas ce qu’espérait les croyants.
Les auteurs commencent à évoquer royaume de Dieu comme étant à venir avec une échéance indéterminée.
Matthieu utilise l’image de l’époux et les jeunes filles (qui entouraient la future épouse) pour illustrer la relation de Dieu et de l’Eglise. Parmi ces 10 jeunes filles la moitié sont sages et là nous retrouvons la sagesse des proverbes.
Dans le contexte, je dirai plutôt que 5 sont prévoyantes et 5 sont frivoles, imprévoyantes, “se sont endormies sur leurs lauriers”.
Dans la deuxième partie de la parabole ; il est dit que le marié tarde, mais a-t-il donné un jour, une heure précise ?? Pour les premiers chrétiens, c’est le jour du Seigneur dont on ne sait quand il arrivera. Et là, une seule chose à faire : être prêt, donc il faut veiller, donc être prévoyant, être vigilant.
Et nous n’entendons pas autre chose dans le 3eme texte, dans l’extrait de la lettre de Paul aux Thessaloniciens.
La première épître aux Thessaloniciens est probablement le plus anciens des écrits du
nouveau testament, cette lettre est une vrai lettre comme celles que nous écrivions avant l’ère d’internet, on peut y lire les salutations, l’évocation de souvenirs, des échanges passés, mais dans le style de l’époque, loin de nos SMS …
On retrouve des images, un langage “apocalyptique” évoqué précédemment tel le retour imprévisible du Christ : comme un voleur, mais inéluctable : comme les douleurs de l’accouchement qui sont l’aboutissement obligatoire d’une grossesse, des moments difficiles, mais qui sont couronnées par la joie de la vie offerte et reçue.
Revenons à notre épître, nous voici devant une lettre qui aborde les mêmes problèmes que les versets des Proverbes et la parabole de Matthieu.
Le ton là encore un peu “apocalyptique”, nous laisse entendre que les contemporains de Paul se posaient des questions car ils attendaient le retour de Christ et le temps passe, les premiers témoins de la vie de Christ disparaissent et rien de ce qu’ils attendaient ne se passe, rien selon leur imagination.
Alors quel est le sens de l’attente ? Attendre quoi et jusqu’à quand ? L’attente, cela semblait donner un sens à la vie, mais pour cela il fallait que le but se profile … et maintenant que devient le sens de la vie, le but de la vie ? Ces questions fondamentales sont toujours d’actualité, ce sont les nôtres.
Nous vivons une époque de violence et l’actualité n’est pas là pour contredire ces constatations. Il en est qui pourraient se dire que les évènements annoncés dans l’Apocalypse sont à nos portes, ce serait peut-être oublier que au fil des siècles la violence, l’insécurité ont été présentes dans la vie des hommes.
D’autres questions se posent : Que penser ? Que faire ? Que dire ? Quel est le sens de tout cela ?
L’apôtre Paul souligne l’inexorable de l’évolution mais ne dit rien de l’arrivée du “Jour du Seigneur” ce moment dont on ne sait rien, ce jour considéré comme un jour de joie, un jour de victoire, jour de naissance ou de renaissance ; tiens la comparaison avec l’accouchement, moment ineluctable mais peu prévisible (du moins à l’époque de Paul) qui aboutit à la joie de la vie prend tout son sens.
Paul dans sa lettre tente de rassurer les fidèles de Thessalonique en disant un peu : “Vous êtes déjà au courant de tout, car vous êtes des initiés de la foi et vous êtes dans la lumière de la foi.” Il dit que ce jour aura lieu, mais pas plus, il ne dit ni ce qu’il sera ni quand.
Dès le premier verset, Paul évoque le «kaïros», ce temps, ce moment qui en grec signifie, le bon moment, le moment favorable, le moment à saisir.
Mais il met aussi en garde, comme disant : Par contre vous ne savez pas le moment de l’échéance et donc il vous faut être prêt, il vous faut être dans l’attente du moment favorable ce Kaïros qui vous amènera à la joie de la vie. Ne vous laissez pa endormir par des discours lénifiants : paix et sécurité.
Finalement le seul appel qui est fait dans chacun des 3 textes est un appel à la veille, à la vigilance.
Veiller ne veut pas dire ne pas dormir, cela n’est pas possible, d’ailleurs Jésus dormait lorsqu’il était fatigué et même au fond d’un bateau pendant une tempête. Il est demandé aux hommes d’avoir l’esprit en éveil, vous savez un peu comme une mère qui dort, saura entendre son enfant pleurer pendant son sommeil et ira le consoler ou le soigner.
Pour nous il en est de même, il est demandé d’être vigilant, d’avoir un esprit critique, de ne pas se laisser endormir par des paroles qui donnent un faux savoir, une fausse paix, une fausse sécurité. Pourquoi cette vigilance ?
Pour savoir entendre la Parole de vie que Dieu nous adresse, savoir entendre cette parole qui nous met en route et nous fait vivre chaque jour en étant guidé par un tout Autre.
Pour savoir saisir le bon moment, le Kaïros, qui est souvent souligné dans les évangiles, ce moment privilégié, ce moment de rencontre, d’où surgit le sens de nos vies.
Pour nous il ne faut pas attendre un moment extra-ordinaire avec tout le décorum ou tous les cataclysmes que nous pourrions inventer, que nous pourrions voir , non c’est le moment où nous laisserons nos esprits écouter en vérité, ayant un esprit critique, ne nous laissant pas aveugler ou étourdir par des images fausses, des idées érronées, par des fake-news.
C’est le moment où nous pourrons rencontrer Dieu au travers de celle, celui qui nous adressera une parole, au travers de celle, celui qui a besoin de nous et vers qui nous nous tournerons pour aider, écouter, mais aussi recevoir un mot, un geste ; c’est le moment qui donnera sens à nos vies éclairées par l’amour que Dieu nous a enseigné à partager.
Alors soyons vigilants pour saisir le bon moment et accueillir notre Dieu dans toutes nos rencontres et faire d’un avenir hypothétique un présent qui de vit dès aujourd’hui.
A Dieu seul la gloire