Culte par le groupe Femmes dans la foi

Un beau culte ce dimanche  présenté par notre groupe de Femmes dans la Foi :

Danielle Froment, Emilie Jaroschik, Elisabeth Perrier, Marie-Christine Prat, Françoise Chaze.

Et voici le texte de la prédication d’Elisabeth Perrier

Prédication (sous forme de récit)

Je suis Sara, femme d’Abraham. J’ai tant de choses à vous dire, à vous transmettre à vous, mes héritiers et héritières.

Je suis au crépuscule de ma vie, qui a été fort longue et fort riche. Et me reviennent tant de souvenirs. La fatigue et le grand âge me pèsent. Je sens que ma fin approche.

Mais je ne me plains pas, j’ai été aimée.

Je suis l’épouse d’Abraham. Ensemble, nous avons cheminé longtemps après que Dieu a appelé mon mari à quitter notre pays en nous promettant une terre et une grande nation.

J’ai été bénie par l’amour de Dieu. Qui s’est manifesté à de nombreuses reprises. Mais j’ai douté. Je n’ai pas su entendre. Comme j’ai pu être sotte !

J’ai été très belle. Ce qui m’a valu bien des déboires. Des hommes puissants m’ont convoitée. Abraham a dû ruser afin de se protéger d’une mort certaine. C’est Dieu qui est intervenu à chaque fois pour me sortir de situations embarrassantes tout en assurant la sécurité de mon époux.

J’étais stérile. Comment alors répondre à la promesse divine de descendance ? J’ai alors fait, comme il est de coutume dans mon pays d’origine. J’ai proposé à Abraham de s’unir à ma servante Hagar afin d’assurer cette descendance. À l’époque, j’étais incrédule. Ma confiance n’était pas encore assurée. Et Ismaël est né. Comme j’ai souffert ! Comme cela a été difficile ! J’en ai ressenti une forte aigreur envers Hagar et j’ai été très dure envers elle. Mais Dieu est intervenu pour elle aussi et les a sauvés, elle et son enfant. Et du fils de la servante, il a promis d’en faire aussi une nation.

Et c’est après que s’est produit l’événement qui m’a bouleversée. Nous étions aux chênes de Mamré quand trois visiteurs sont arrivés en pleine chaleur du midi. Je me reposais à l’ombre de la tente. Il a fallu s’empresser de faire le nécessaire pour offrir l’hospitalité à ces gens. Après avoir mangé, ces hommes se sont enquis de moi auprès de mon époux qui leur a répondu que j’étais dans ma tente. Et le Seigneur a parlé « Je dois revenir au temps du renouveau et voici que Sara ta femme aura un fils ». Nous étions déjà très âgés, et pour moi, simple mortelle, une telle perspective n’était pas envisageable. Je n’ai pu me retenir de rire intérieurement. Et là, il s’est produit quelque chose, qui m’a marqué pour le restant de mes jours et qui a fait que je n’ai plus été la même. Mon rire n’a pas échappé au Seigneur, qui s’est adressé directement à moi. Je l’ai entendu cette fois ci. Il m’a parlé. J’ai eu si peur sur le moment. Comment était-ce possible ? Dieu a renouvelé sa promesse « Sara aura un fils » a-t-il affirmé. « Y-a-t-il une chose trop prodigieuse pour le Seigneur ? ». Oh Seigneur, tu es venu me porter cette nouvelle, à moi, Sarah. Une force s’est immiscée en moi, je ne souffrais plus de la chaleur et je me suis sentie baignée de lumière. Mes yeux et mon cœur se sont ouverts. Je suis devenue mère car rien n’est impossible pour Dieu. Mais il a tout de même eu besoin de moi pour engendrer. Jusque là, l’orgueil et le doute m’ont aveuglée. À ce moment, j’ai compris. J’ai compris pourquoi l’âge avait si peu d’importance. Il ne revient qu’à Dieu de déterminer le bon moment. Aux hommes et aux femmes, il revient d’être confiants dans leur foi, source d’espérance, d’être humbles et surtout patients.

Grâce à moi, vous êtes présents ce dimanche. Je suis votre matriarche. De ma lignée, est né Jésus, qui vous a porté la Parole du Seigneur. Ayez confiance en la foi. Qu’elle vous porte et vous transforme. Et vous, mes filles, femmes chrétiennes, que mon récit vous inspire. Quels que soient votre âge, votre histoire, votre situation, prenez la place qui vous revient et ne doutez pas de votre dimension spirituelle.

Voici le texte de la prédication de Danielle Froment :

Dans le livre de la Genèse, Le Seigneur s’adresse à Abraham à plusieurs reprises dans des temps et des lieux différents:

«  Pars de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père vers le pays que je te ferai voir. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai.  »

Plus tard, le Seigneur lui dit:

« on ne t’appellera plus du nom d’Abram, mais ton nom sera Abraham car je te donnerai de devenir le père d’une multitude de nations. »

Et

« Tu n’appelleras plus ta femme Saraï du nom de Saraï, car elle aura pour nom Sarah.  Je la bénirai et même je te donnerai par elle un fils. »

Ensuite

« voici, Sara ta femme aura un fils »

Sara rit en elle même , en se disant: maintenant que je suis vieille , aurais-je encore des désirs?

y a t-il rien qui soit étonnant de la part de l’Eternel? Au temps fixé, je reviendrai vers toi et Sara aura un fils.

Dans le groupe Femmes dans la foi, nous nous sommes retrouvées autour de la figure de Sara dans la genèse. Une des Matriaches de l’Ancien Testament.

Nous ne pouvons pas évoquer Sara sans partir d’Abram. Comme Adam et Eve, depuis la création, nous ne pouvons pas aborder le féminin sans le masculin. Sara nous est présentée comme son épouse.

Ils ont créé une famille en attente de postérité. Et notre connaissance de Sara reste sur sa beauté (elle plait ), sa stérilité ….l’enfant n’arrive pas,

Comme Abram est appelé par Dieu à quitter son pays. Dieu lui promet une terre et une descendance…

Dieu lui dit d’aller vers le pays qu’il lui indique. Lei leca en hébreu.

Le premier appel de dieu à Abram est de se déplacer. Un déplacement sur la terre et sous la voûte céleste.

En changeant de lieu, il change de destin.

Lei leca se traduit aussi par Exister, vient de se tenir, s’exposer, aller vers l’extérieur.

Dieu ne lui indique pas de destination car l’important est le voyage, le chemin.

Quitte la maison de ton père, ouvre toi à la vie, à ta vie, ton chemin.

On peut le traduire aussi par va vers toi.

Ton pays qui est ton corps, le temple de Dieu que tu habites.

Tournes toi vers ton intériorité, ce chemin vers ton centre, ta source: là où tu peux entendre la voix de Dieu. Abram entend le premier l’appel de Dieu. Dieu s’adresse à Abram et Abram l’écoute sous la voûte céleste avec ses oreilles spirituelles.

Sara reste sur la vie de chair, avoir un enfant…elle met son énergie à trouver une solution par l’intermédiaire de sa servante………..

Donner la vie est toujours source de vie…un don de Dieu.

Mais dans le chemin de Sara nous est décrit la mise en tension entre le désir de l’enfant coûte que coûte et la frustration, l’obstination, la tristesse, la jalousie….quand cette conception ne se réalise pas. C’est une grande souffrance.

Mais il n’y a pas que la vie de la chair.

Christian Bobin écrit dans un poème:

«  Il nous faut vivre deux fois pour vivre un peu.

Il nous faut naître par la chair et ensuite par l’âme.

Les deux naissances sont comme un arrachement.

La première jette le corps dans le monde, la seconde balance l’âme jusqu’au ciel.  »

Qu’en est il du rapport de Sara avec Dieu?

Dans l’évangile de Jean , Jésus dit:  « je suis le vrai cep et mon père est le vigneron » et : « Je suis le Cep et vous êtes les sarments. Comme le sarment ne peut porter en lui même du fruit s’il ne demeure attacher au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus si vous ne demeurez pas en moi ».

Avec Sarah la genèse nous ouvre à la vie de l’esprit . Ce sillon intérieur creusé par la stérilité du corps, la stérilité dans nos vies. C’est une épreuve.

L’épreuve n’est pas un abandon de Dieu. Dieu est là pour nous accompagner dans l’épreuve qui va nous permettre de consolider notre foi. A travers la souffrance, l’attente nous apprend tout autre chose. Nous grandissons en faisant confiance. Nous comprenons que même dans les endroits les plus sombres, il y a toujours la lumière, le Christ. D’autres portes s’ouvrent.

Sara n’entendait pas les desseins de Dieu.

De quoi doit elle accoucher si ce n’est d’un enfant?

Nous réalisons qu’Il faut du temps pour cette maturation intérieure. Tout ce temps pour faire le deuil de notre désir et s’ouvrir au dessein de Dieu. Cela ne va pas de soi.

Le temps passe, elle arrive à un âge avancé. Et Dieu se rappelle à Abram et à Saraï………

Il s’agit d’Accueillir le plan de Dieu:

on ne t’appellera plus du nom d’Abram, mais ton nom sera Abraham car je te donnerai de devenir le père d’une multitude de nations.

Dieu dit à Abraham  : « Tu n’appelleras plus ta femme Saraï du nom de Saraï, car elle aura pour nom Sara. Je la bénirai et même je te donnerai par elle un fils.  »

Dieu Intervient sur la nouvelle lettre ajoutée aux noms d’Abram et Saraï. Par ce changement de nom, Dieu en ajoutant le hei s’approprie  « Abraham et Sarah. » C’est un baptême spirituel.

Le hei a deux sens: concevoir des enfants et donner naissance à toute promesse de Dieu. C’est insuffler le souffle de Vie. Comme un passage de la parentalité biologique à la parentalité spirituelle.

  • Abraham tomba sur sa face; il rit et dit en son coeur:  » Naîtrait il un fils à un homme de 100ans

  • De même Sarah met du temps à entendre la voix de Dieu. Elle rit en elle-même, elle n’y croit pas.

Mais un dialogue s’est instauré : Une voix dit  : «  Peux tu imaginer  ?  »

L’autre répond  : «  Oui, mais  », non….

Sara est dans le doute, à mon âge?

Le rire surgit face à l’incrédulité, promesses qui semblent impossible. Le rire d’Abraham, le rire de Sarah. Ils n’y croient pas. Le rire est une émotion particulière qui surgit , introduit un trouble,

Sarah met du temps à entendre la voix de Dieu qui s’adresse à elle.

La naissance d’Isaac est un appel puissant que Dieu opère souvent au-delà de nos attentes et de nos plans les mieux conçus. Ce n’est pas simplement le récit d’une naissance dans des circonstances improbables  : c’est une histoire sur la naissance de nouvelles possibilités , sur la foi qui transcende la raison, et sur une promesse divine qui se déploie dans le temps et l’espace de manières inattendues. La promesse « avec Dieu , tout est possible »est une promesse personnelle,

Réfléchissons sur les domaines de notre vie où nous avons peut être accepté des limitations trop facilement, où nous avons laissé le «  Oui, mais  », « un oui, un non », étouffer le OUI franc comme le oui de Marie à l’appel de Dieu. Le« peux-tu imaginer?  ».

C’est un appel à renouveler notre foi dans les promesses de Dieu, à reconnaitre que, même dans les moments où nous nous sentons le plus stériles, le plus désespérés ou le plus septiques, Dieu est à l’oeuvre, créant des mers dorées d’opportunités et de bénédictions au delà de notre imagination. Le temps de dieu n’est pas notre espace temps.

La foi n’est pas la certitude de ce que l’on voit , C’est regarder au delà de ce qui se donne à voir…………

Si nous grandissons en Dieu par l’Esprit, nous devenons une Sarah capable de devenir fertile et d’accueillir le plan de Dieu dans sa vie.

Aller vers son intériorité, c’est habiter son corps et accueillir la présence de Dieu, la vie éternelle.

C’est tout un voyage qui prend du temps, une lente maturation pour s’éveiller , ressentir la présence du Père, la source de Vie.

Avec jésus et nous, il n’y a qu’une seule vie qui circule et qui court librement jusqu’au plus petit rameau pouvant porter du fruit en abondance. Ses fruits sont ceux de l’Esprit dit l’apôtre Paul: ‘l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la douceur, la fidélité, la tendresse, la capacité de contrôler ses colères…. »

oui c’est La force de l’amour.

Posons nous ces questions:

Qu’est ce que je n’entends pas  ?….

Qu’est ce que je refuse?

Qu’est ce qui ne donne pas vie en moi  ?

Comme Sara, Dieu nous invite à sortir de nos stérilités,

Trouvons une autre voie de vie, un autre plan inspiré par Dieu. Un OUI au plan de Dieu. Accueillir la vie qui répond à la vie par la vie.

Passer du « en rire » au « rire avec », au « rire de joie ».

Je vous invite à Sourire à la vie, poser un sourire sur votre visage. Ce sourire qui vient de l’intérieur, de la joie d’Être enfant de Dieu.

Ce chemin qui comme le dit le poète Christian Bobin est la voie qui nous conduit vers le ciel, une deuxième naissance dans une autre temporalité.

Jusqu’à notre dernier souffle.

Comme nous le rappelle Jésus dans son entretien avec Nicomède: « Nul ne peut voir le royaume s’il ne nait pas de Nouveau. »

L’important c’est le voyage, ce voyage intérieur pour entrer en intimité avec le Seigneur, avec nos oreilles spirituelles et le regard tourné vers l’infini de la galaxie. Et nous porterons beaucoup de fruit.

Amen

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