Merci à Brigitte Pateux-Loux, Marie-Thérèse Loux et Thérèse Begens pour ce culte à plusieurs voix !
Vous pouvez lire la méditation choisie par Brigitte :
DES RELATIONS NOUVELLES ENTRE MARIS ET FEMMES: RELECTURE D’EPHESIENS 5,21-33
(Priscille Djomhoué, Conférence donnée à l’Université de Lausanne : Août 2009)
Ephésiens5,21-31 est un texte très prisé dans les cérémonies de mariage au Cameroun : sur 8 mariages environ auxquels j’ai participé, ce texte est apparu au moins 7 fois, soit dans la prédication, soit au moment des engagements. Dans les prédications, l’essentiel du message est un enseignement donné à la femme, précisément sur son attitude vis-à-vis de son mari. Mais à lire le texte, on réalise très vite que, trois versets seulement sont relatifs aux devoir des femmes (5,22-24) alors que sept s’adressent particulièrement aux hommes (5,25-
32). Cette répartition inégale du nombre de fois que le texte interpelle les différents constituants du couple étonne : l’auteur du texte commence par interpeller les femmes pour s’appesantir longuement sur les devoirs des hommes. Comme Pierre Debergé, je me demande aussi, si cette structure signifie que les maris avaient, plus que les hommes besoins d’être instruits au sujet de leur vie de couple1. Mon hypothèse de lecture, c’est qu’effectivement, il y a du nouveau dans ce texte, et dans une société qui était fondée sur une hiérarchie des sexes et sur la soumission de la femme à l’homme ou à ses frères. La soumission qui semble définie comme devoir de la femme au verset 22 est en effet mutuelle dans le couple : l’auteur l’évoque, et passe très rapidement comme s’il mentionnait un détail, pour s’appesantir longuement et exclusivement sur les devoirs des hommes, autrement plus astreignants que ceux des femmes.
En effet, l’autorité autrefois reconnue à l’homme devient une primauté d’amour qui s’oppose aux abus auxquels la situation de chef conduisait les maris. Il y a ici, un revirement ; la relation de l’homme et de la femme, loin d’être fondée sur de critères de supériorité, doit désormais être caractérisée par l’abandon mutuel et le sacrifice.
Comprendre le texte
Mise au point: Je ne vais pas me livrer à une discussion sur l’autorité du texte qui reste encore contestée aujourd’hui. Toutefois, je pense que Paul est l’auteur de ce texte comme le sont certains philosophes chef d’école et maître à penser, dont les élèves utilisent l’esprit pour résoudre les problèmes nouveaux qui se posent aux communautés (pour le cas d’espèce).
1 Pierre Debergé, Cahier Évangile n° 126, 2003, p. 44.
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Ce faisant, ils actualisent la pensée du maître. S’il m’arrive dans ma présentation de parler de Paul comme auteur, entendez-le de cette manière.
Notre passage vient juste après l’exhortation qui invite à imiter Dieu en renonçant à vivre comme dans le monde. En effet, la croyance au Christ est le point de départ d’une nouvelle vie: « Imitez Dieu, puisque vous êtes des enfants qu’il aime; vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même à Dieu pour nous, en offrande et victime, comme un parfum d’agréable odeur. » (Ephésiens5,1-2). Notre texte, qui est placé à la suite de cette exhortation se présente comme une illustration de l’exemple qu’il faut suivre, celui du Christ, vu sous l’angle de la relation entre le mari et la femme. Il y a une ressemblance remarquable entre ce premier verset du chapitre et le premier verset du texte d’étude : d’une part, « Imitez Dieu, puisque vous êtes des enfants qu’il aime » (5,1) et d’autre part « Vous qui craignez le Christ, soumettez-vous les uns aux autres » (5,21). La remarque à faire est que les deux passages sont adressés aux croyants dans leur ensemble, sans distinction de genre et d’âge. Grammaticalement, la seconde personne du pluriel qui est utilisé à savoir gi/nesqe ou]n mimhtai_ «ginèsthe oun » devenez donc des imitateurs d’une part et u(potasso/menoi a)llh/loij « Hupotasomenoi allelois » vous subordonnant les uns aux autres d’autre part signifie que l’exhortation est orientée vers le vous, dans lequel se retrouve toute personne potentielle auditrice du message. Je pense que le verset 21 dans le texte, fonctionne comme un résumé de tout ce qui sera développé par la suite. La justification de cette affirmation est grammaticale, c’est la ponctuation qui se trouve à la fin du verset 21. Le texte grec (NA26 et 27)2 utilise la virgule, ce qui indique une variation de ponctuation en indiquant la manière selon laquelle doit être lu le reste du texte. Je partage le choix de la TOB et de la version Louis Second (Révisée, 2005) qui ont traduit cette virgule en français par un point virgule. En effet, le point virgule est utilisé dans la phrase pour marquer une pause moyenne, en séparant deux membres de la même phrase, le premier apportant des précisions au deuxième. C’est en effet cette fonction que la ponctuation assume dans notre texte. Ainsi, le texte dans son ensemble, est une exhortation adressée au mari et à la femme, les invitant à se soumettre mutuellement. Markus Barth traduit très bien cette vision dans le reste du texte lorsqu’il affirme (que l’appel à la subordination d’un groupe à un autre est indissolublement lié à l’ordre mutuel du verset 21) ce qui suit3 :
2 Nestlé Aland, Novum Testamentum Graece, 26e edition, 1984.
3 Dans Ephésiens 5,22ss, l’appel à la spécifique subordination d’un groupe sur un autre est indissolublement lié à l’ordre mutuel proclamé en 5,21. A l’exception de certaines variantes, le terme soumettez n’est même pas repris au v22. L’impératif du v21 anticipe tout ce que Paul va dire, non pas seulement aux femmes, enfants et
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“In Eph5:22 ff., the call for specific subordination of one group to another is indissolubly tied to the mutual order proclaim in 5:21. Except in some variant readings … the term “subordinate” is not even repeated in vs. 22. The single imperative of vs. 21 (“subordinate Yourselves to one another”) anticipates all that Paul is about to say not only to wives, children and slaves, but also to husbands, fathers and masters, about the specific respect they owe because of Christ to those with whom they live together either by choice or by birth, or by historical circumstances.” (1974: 609)
Autrement dit, l’amour qui unit le mari l’invite à se soumettre à son épouse, et recommande que l’épouse fasse de même. Cette compréhension est aussi celle de Michel Boutier qui, en commentant les versets 25 et 26 dit qu’« une même source aboutit ainsi pour la femme et pour l’homme à ces invitations différentes l’une de l’autre : soumission et amour.» (1991: 243)
Soumission mutuelle dans le couple.
Le tout premier mot placé au début du verset 2 à savoir « femmes » est une interpellation, une apostrophe qui prépare inconditionnellement le lecteur à écouter une parole ou un message. La même apostrophe est utilise au verset 25 au sujet de l’homme: « Maris ». Je pense qu’après avoir orienté cette apostrophe aux deux membres du couple, leur recommandant une soumission mutuelle comme le témoigne l’utilisation du a)llh/loij « alleloi » les uns aux autres au début du verset 21, l’auteur de l’épître aux Ephésiens s’adresse à chaque membre pris individuellement et séparément, pour expliquer comment est
ce qu’il faudrait comprendre cette soumission, parce qu’il y a en effet, une nouvelle compréhension de leur relation. Effectivement, il y a dans ce texte une compréhension tout à fait nouvelle, un message qui va surprendre les juifs. Dans cette société juive, le texte retentit à une époque très particulière ; C’est une période du développement d’un christianisme qui vient remettre en question certaines valeurs traditionnelles. L’auteur de ce texte est entre deux mondes : le monde gréco-romain et le monde juif. La société juive est patriarcale. Mais à Ephèse, nous avons à faire à une ville cosmopolite où abondent plusieurs cultes, particulièrement le culte d’Artémis et de Déméter. Dans ce contexte, les femmes dirigent les activités culturelles et financières et peuvent subsister indépendamment des maris. Dans cette situation, les femmes n’étaient pas seulement des prêtresses, elles menaçaient l’autorité des hommes. Comme le mentionne Elisabeth Fiorenza, « en règle générale, les recommandations
esclaves, mais aussi aux maris, pères et maîtres, au sujet du respect qu’ils doivent à cause du Christ, à ceux avec qui ils vivent ensemble soit par naissance, soit par choix, ou à la suite des circonstances de l’histoire.
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prescriptives en faveur d’une soumission et d’un comportement “féminins” deviennent plus nombreuses chaque fois que le véritable statut socioreligieux des femmes et leur pouvoir à l’intérieur du patriarcat augmente » (1986: 169).
Ce texte, dans une certaine mesure, est l’écho des problèmes de l’Eglise, lesquels comprennent la volonté des femmes chrétiennes d’imiter les prêtresses des cultes païens. Dans un autre texte la recommandation prescriptive dont parle Elisabeth Fiorenza est très radicale: Pendant l’instruction la femme doit garder le silence, en toute soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner ni de dominer l’homme. Qu’elle se tienne donc en silence. (1Tm2,10-
11). C’est donc dans un pareil contexte que l’auteur aux Ephésiens énonce ou redéfinit la nature de la relation conjugale des chrétiens.
La Traduction œcuménique de la Bible (TOB) intitule ce passage « les relations nouvelles ». Ce titre se justifie par le fait que l’apôtre Paul, au nom de l’amour de Dieu et de la lumière qu’apporte l’Evangile, doit détruire à la base, les fondements d’une morale en vigueur. Il va le faire par une subtile méthode pédagogique : soumettez-vous, ou subordonnez
vous les uns aux autres dans la crainte du Christ (5,21). Ce verset inaugure un nouveau code familial et social4. Toutes les relations dans le couple sont placées sous l’inspiration de la soumission mutuelle. L’exhortation de Paul est très souvent focalisé sur l’humilité du chrétien : Ep2,1-11 en est une illustration ; ici, il dit que celui qui réclame toute autorité doit se courber ou s’humilier afin de recevoir cette autorité des mains de Dieu. De la même manière, dans Ga5,13 cette soumission est recommandé dans le service que les chrétiens doivent se rendre mutuellement: « par l’amour, mettez-vous au service les uns des autres ». Notre texte est donc clair : dans la relation du mari et de la femme, il n’y a pas de hiérarchie, il n’y a pas de subordination et de supériorité, il n’y a que des enfants de Dieu qui, par la force que leur donne le christ, sont en mesure de se soumettre les uns aux autres.
Dans les écrits de Paul il y a d’autres Tables de devoirs qui semblent différentes de celles d’Ephésiens; par exemple, Col3,18-4,1; 1Tm2,11-13 et Tt2,4-5. Ici, les détails de l’exhortation semblent être en contradiction avec ceux d’Ephésiens: ceci à première vue, semble paradoxal. En effet, comment affirmer qu’il n’y a pas de relation d’infériorité et de supériorité dans le couple lorsque Paul dit « femmes, soyez soumises à vos maris? »
L’amour selon Paul (l’auteur du texte), une soumission.
4 Après Martin Luther, les allemands ont intitulé ce texte “Haustafeln” ce qui signifie les Tables Domestiques. Michel Boutier compare cette expression à ce qui est connu sous le nom de Code Familial (240). Personnellement, je pense qu’on peut l’appeler le Nouveau Code de la Famille, parce que c’est une nouvelle compréhension des relations dans le couple.
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Remarquons qu’au verset 22, le verbe u(potasso/menoi n’apparaît pas explicitement, et l’adverbe de comparaison w(j –hos comme qui est utilisé dans l’expression traduite par comme au Seigneur donne le réel sens de la phrase. Cet adverbe intervient deux fois : d’abord à l’endroit de la femme, puis orienté vers le mari (v.25). Le sens des recommandations, mieux du comportement qui est attendu du couple doit se chercher dans la signification profonde de l’identité de la personne à qui le couple doit s’identifier dans sa relation. Autrement dit, la femme doit se soumettre à son mari comme au Seigneur, et le mari est le chef de la femme, non pas comme le colonel et ses troupes, mais de la même manière que Christ est le chef de l’Eglise. Par le moyen de cette comparaison, Paul donne une signification tout à fait différente et nouvelle, au mot kefalh_ – kefalè traduit par chef. Ainsi selon notre texte, la femme doit se soumettre à son mari de la même manière que le mari doit se soumettre à la femme.
La subtilité de l’apôtre Paul ici se trouve au niveau du verbe se soumettre, implicite dans ce verset. En y faisant allusion et ceci en rapport avec l’attitude de la femme envers son mari, il évite de choquer ses contemporains dont la tradition a fait de la femme un être inférieur. Mais, il va apporter un changement dans la signification qu’il donne à ce mot en appelant les hommes et les femmes à reconsidérer le sens de leur relation et en changeant leur mentalité par l’utilisation du moyen pédagogique de la comparaison. Nous avons ainsi l’usage d’un mot auquel on est habitué, mais un mot chargé d’un nouveau contenu sémantique. Alors, lorsque Paul dit « maris aimez vos femmes », c’est tout à fait normal dans une société où aimer sa femme c’est l’aimer comme sa nourriture auquel on recourt lorsqu’on a faim, nourriture que l’on peut mettre de côté lorsqu’on est rassasié. Pourtant, il faut prêter attention à la suite de la phrase: en introduisant « comme Christ a aimé l’Eglise », il change complètement les choses. Le sens de l’amour que le mari doit à la femme est à rechercher dans la manière selon laquelle Christ a aimé l’Eglise. La signification du devoir de l’homme devient donc toute nouvelle, parce que Christ a aimé l’Eglise jusqu’à la mort. Il me semble même qu’il y a un renversement de la situation. Dans la société antique, le mari a le droit de vie et de mort sur sa femme. Mais selon notre texte, c’est maintenant le mari qui, comme le Christ l’a fait, doit se sacrifier, se soumettre jusqu’à la mort pour sa femme.
La relation dans le couple est ainsi, une parabole de l’amour de Dieu et de l’humanité. Le sens de l’amour et de l’amour conjugal réside dans la manière selon laquelle Dieu nous a aimés. Il nous a aimés tel que nous sommes, avec nos qualités et nos défauts, même si son désir est de nous accompagner de telle sorte que nous avancions chaque jour sur la voie de la perfection.
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Au-delà de ce message aux Ephésiens, Paul s’adresse à nous aussi qui sommes à la croisée des chemins, nous qui semblons être perdus entre tradition et modernisme d’une part, et la foi chrétienne qui doit réguler les choses d’autre part. Paul présente le Nouveau Code de la Famille, version chrétienne qui stipule que le model Chrétien de la soumission doit s’exercer de manière tout à fait particulière dans les relations de couple, de famille et de société : La femme se soumet volontairement à son mari et ce dernier la respecte selon le model de l’amour du Christ pour son Eglise. Ces relations distinguent le mariage chrétien des autres et lui confère une dignité particulière qui s’origine dans le lien qui unit Christ aux Croyants.
Chef/Dirigeant : candidat au sacrifice.
Finalement, Paul fait usage d’une image appelée analogie. Elle est basée non pas sur des mots pris séparément, mais sur la relation du couple.
L’analogie a pour but de redéfinir le mot qui est traduit par Chef/Tête (v23). Il s’agit du grec Kefalè qui est utilisé dans notre texte pour qualifier le mari comme l’auteur le fait pour le Christ : « Car le mari est le chef de la femme, tout comme le Christ est le chef de l’Église, lui le Sauveur de son corps » (5,25). La relation Christ/Eglise est développé ici au sens de l’amour de Dieu agapè, une relation commandée par le don de soit. Ce sacrifice de soi est définit selon le plan de Dieu (5,25-26). Dieu est la Tête ou le Chef de son people dans ce sens qu’il a choisi et libéré son people. Au verset 23, le mot kefalè Tête ou chef est directement lié à Soter c’est-à-dire Sauveur. Jésus est le Chef de l’Eglise parce qu’il a donné sa vie en sacrifice pour le salut. C’est pour cette raison que Michel Boutier pense que la fin du verset 23 justifie la souveraineté du Christ, non pas par rapport à sa masculinité, mais en relation avec l’acte de salut. (1991: 243)
La relation qui doit exister entre le mari et la femme est similaire à la relation qui existe entre Christ et son Eglise, et la relation de Christ le chef et son Eglise n’est pas définit en terme de pouvoir et de force, mais en terme d’amour. Manifestement nous ne sommes plus situés dans une relation de pouvoir et de domination, du plus fort sur le plus faible, mais dans une relation qui en appelle au sacrifice de soi pour faire histoire commune.
Ceci se vérifie dans le passage à travers les versets 26 à 27 qui utilisent trios fois la conjonction grecque ina qui signifie “ainsi”, et qui introduit l’objectif: les maris doivent aimer leurs femmes comme Christ a aimé l’Eglise afin de réaliser la volonté de Dieu. Cette manière d’aimer conduit à trios résultats: cet amour du Christ consacre l’Eglise en la purifiant par le bain d’eau et de mot; il rend l’Eglise glorieuse devant le Seigneur, se présentant sans tâche, ni
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souillure; il la rend sainte et sans souillure. Par analogie, la relation du mari et de la femme conçue en terme sur les bases de l’amour et non en termes de domination produit des effets caractéristiques : harmonie et épanouissement du couple
Texte de Marie-Thérèse Loux :
1 Josué rassembla toutes les tribus d’Israël à Sichem. Il convoqua les responsables, les chefs, les juges et les officiers d’Israël et ils se placèrent devant Dieu
. 2 Alors Josué dit à tout le peuple : Voici ce que déclare l’Eternel, le Dieu d’Israël : Il y a bien longtemps, vos ancêtres ont habité de l’autre côté de l’Euphrate et ils rendaient un culte à d’autres dieux.
3 J’ai fait venir votre ancêtre Abraham d’au-delà de l’Euphrate, je lui ai fait parcourir tout le pays de Canaan et j’ai multiplié ses descendants.
Je lui ai donné pour fils Isaac, 4 auquel j’ai donné Jacob et Esaü. A ce dernier, j’ai attribué en propriété la région montagneuse de Séir ; et Jacob et ses fils se sont rendus en Egypte.
5 Plus tard, j’ai envoyé Moïse et Aaron, j’ai infligé à l’Egypte divers fléaux e ; après quoi je vous en ai fait sortir.
6 Après que j’ai fait sortir vos ancêtres d’Egypte, ils sont arrivés à la mer des Roseaux, mais les Egyptiens les ont poursuivis jusque-là avec des chars et des cavaliers.
7 Alors ils m’ont imploré et j’ai interposé un écran de ténèbres entre votre peuple et les Egyptiens. Puis l’eau est revenue sur ces derniers et les a submergés. Vous avez vu de vos yeux ce que j’ai fait aux Egyptiens. Après cela, vous êtes restés pendant très longtemps dans le désert.
8 Ensuite, je vous ai fait pénétrer dans le pays des Amoréens. Ils vous ont combattus, mais je vous ai donné la victoire sur eux, et vous avez pris possession de leur pays, car je les ai détruits devant vous.
11 Vous avez traversé le Jourdain et vous êtes arrivés à Jéricho. Les habitants de cette ville ont combattu contre vous et je vous ai donné la victoire sur eux,
12 J’ai envoyé devant vous les frelons qui les ont chassés devant vous, comme je l’avais fait pour les deux rois des Amoréens. Ainsi ce ne sont ni vos épées, ni vos arcs qui vous ont donné la victoire.
13 Je vous ai donné un pays que vous n’aviez pas cultivé, des villes que vous n’aviez pas bâties et où vous êtes installés, des vignobles et des oliviers que vous n’aviez pas plantés, mais dont vous mangez les fruits.
14 Maintenant donc, dit Josué, respectez l’Eternel et servez-le de façon irréprochable et avec fidélité. Rejetez les dieux auxquels vos ancêtres rendaient un culte de l’autre côté de l’Euphrate et en Egypte, et rendez un culte à l’Eternel seulement.
15 S’il vous déplaît de servir l’Eternel, alors choisissez aujourd’hui à quels dieux vous voulez rendre un culte : ceux que vos ancêtres adoraient de l’autre côté de l’Euphrate ou ceux des Amoréens dont vous habitez le pays ; quant à moi et à ma famille, nous adorerons l’Eternel.
16 Le peuple répondit : Loin de nous la pensée d’abandonner l’Eternel pour adorer d’autres dieux !
17 Car c’est l’Eternel notre Dieu qui nous a fait sortir, nous et nos ancêtres, d’Egypte, le pays où nous étions esclaves, il a accompli sous nos yeux des signes extraordinaires, il nous a protégés tout au long du chemin que nous avons parcouru et parmi tous les peuples dont nous avons traversé le territoire.
18 C’est l’Eternel qui a chassé devant nous tous ces peuples, et en particulier les Amoréens qui habitaient la contrée. Oui, nous aussi, nous voulons adorer l’Eternel, car il est notre Dieu.
Commentaire
Commentaire
- Le moment est solennel. C’est la dernière fois que Josué, le conducteur, celui qui a mené toute la conquête de Canaan, va parler à tout le peuple d’Israël. C’est une longue énumération de l’histoire du peuple d’Israël avec Dieu.
: Dans ce chapitre, Dieu, par la bouche de son serviteur, récapitule toutes ses voies de grâce envers Israël, depuis l’appel d’Abraham jusqu’à la pleine possession de Canaan.
Tout d’abord, cela commence avec les patriarches :
- L’appel d’Abraham : Dieu choisit un homme et l’appelle à le suivre .
- Puis vient Isaac le fils de la promesse
- Ensuite viennent les fils d’Isaac, Jacob et Esaü. C’est Jacob qui hérite des promesses de Dieu. Même si lui et sa descendance vont devoir se rendre en Égypte
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- Nous ne comprenons pas toujours le plan de Dieu. Et nous devons parfois suivre des chemins que nous aimerions éviter
- Mais Dieu est Souverain. Il sait toutes choses à l’avance.
- Nous ne comprenons pas toujours le plan de Dieu. Et nous devons parfois suivre des chemins que nous aimerions éviter
- C’est bien ce qui s’est passé avec Jacob et Israël. Le voyage en Égypte allait permettre à Dieu de se glorifier et de bénir Son peuple
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- Après les patriarches, Dieu rappelle la protection et les bénédictions qu’Il a accordées à Israël :
- – La sortie d’Égypte à travers le miracle de la mer Rouge
- Le Seigneur leur remémore comment sa puissance s’est manifestée au désert. Cela montre à Israël que son Dieu est tout puissant et qu’il prend soin de son peuple.
- Et nous, n’avons-nous pas la fâcheuse tendance d’oublier, nous aussi, que Dieu nous aime et qu’il prend soin de nous ?
- – Le séjour au désert et le passage du Jourdain ont été ponctués par de nombreuses batailles, mais dieu a toujours donné la victoire à son peuple.
- Ce n’est pas le peuple qui les a acquises par son épée ou son arc
- Nous avons – peut-être – trop tendance à considérer que nous avons obtenu certaines victoires par notre « sagesse » ou par nos propres qualités
- N’oublions de reconnaitre l’action de Dieu dans nos vies !
- Ce n’est pas le peuple qui les a acquises par son épée ou son arc
- Dernière étape, c’est le don du pays promis
- Un pays de repos et de paix après les épreuves traversées en Égypte ou au désert, et lors de la conquête du pays
- Le Seigneur est bon. Il a leur a donné un pays qu’ils n’ont pas cultivé, des villes qu’ils n’ont pas construites et qu’ils habitent, et des vignes et des oliviers qu’ils n’ont pas plantés
- Dieu aime bénir Son peuple généreusement.
- Est-ce qu’Israël méritait quelque chose ?
- Non, il s’était montré rebelle et idolâtre à plusieurs reprises
- Le Salut nous est donné par Grâce. Et non par les œuvres. Ce n’est pas parce qu’on fait plein de belles choses, qu’on a des engagements dans des associations ou qu’on donne plein d’argent à l’église qu’on hérite le ciel. Non, Le don de Dieu est une grâce, ce n’est pas le résultat de nos œuvres
- Est-ce qu’Israël méritait quelque chose ?
Ensuite un échange a lieu entre Josué et le peuple.
- : Josué les exhorte
- A craindre l’Éternel ; A Le servir ; A fuir l’idolâtrie
- : Josué finit avec une superbe déclaration
- Il proclame qu’avec sa famille, ils serviront l’Eternel
- Puissions-nous tous faire écho à ces paroles, et dire à notre tour :
Quant à ma famille et moi, nous servirons l’Éternel.
- : Le peuple fait une belle réponse.
- Il réaffirme que c’est l’Éternel qui est son Dieu
- Il reconnait que c’est Dieu qui l’a gardé durant son périple et que c’est Lui qui lui a donné la victoire sur ses ennemis
Et Il s’engage à le servir
- Dieu n’a jamais obligé qui que ce soit à le servir. Créés à son image, nous avons la possibilité de choisir de le servir (ou de servir quelqu’un d’autre, y compris nous-même). Quand Jésus appelait à le suivre, ceux qu’il interpellait de la sorte avaient toute liberté de dire oui ou non1. Comment alors faire le choix de servir Dieu ?
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