Prédication sur la notion de l’obéissance et de la confiance
Jérémie 17 v5 à 10
Sœurs et frères en Christ,
Aujourd’hui pour bien entendre ce que vient de nous dire le prophète Jérémie nous allons approfondir deux notions : celle de la confiance et celle de l’obéissance. Commençons par l’obéissance.
L’obéissance au commandement d’Amour du Dieu Amour
Le Dieu en qui nous plaçons notre confiance est décrit dans la Bible comme une Parole créatrice, une Parole de Vie, une Parole faite être humain en Jésus le Christ, une Parole souffle de vie, souffle Saint que nous avons reçu. Cette Parole depuis la nuit des temps nous dit, encore aujourd’hui, : « Voici mon commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur de toute ton âme et de toute ta force et tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Ce commandement de l’Aimer Lui, notre prochain et nous-mêmes est donc un commandement. C’est un commandement positif, certes, mais cela reste un commandement au sens fort du mot. Qui dit commandement sous-entend obéissance de celui à qui est adressé ce commandement. N’oublions pas que Celui qui donne un commandement est décrit comme une Parole Créatrice dans les récits bibliques et nous sommes présentés, pour notre part, dans ces mêmes récits, comme une créature de cette Parole Créatrice.
Lorsque notre Dieu, notre Seigneur donne un commandement, il attend de notre part une obéissance pleine et entière. L’obéissance, voilà un mot qui ne passe pas bien. Rien que de l’entendre cela nous agace. Obéir, ce verbe est tellement connoté négativement que nous préférons l’éloigner de nos oreilles. Nous pensons à des entrepreneurs ou à des DRH qui n’ont pas été correct avec nous. Nous pensons à des parents qui ont confondu autorité et autoritarisme. Nous pensons à des militaires qui doivent sans réfléchir obéir aux ordres. Bref, nous projetons sur ce verbe obéir tout ce qui nous déplait et nous a blessés. Et fort de ces mauvaises expériences, nous nous laissons piégés dans la compréhension de ce verbe obéir par ce réel vécu lors de notre enfance, de notre adolescence, et pendant notre âge adulte. Et par voie de conséquence certains osent même dire : « Je n’obéis à personne : ni à Dieu, ni à un quelconque maitre. Je n’obéis qu’à moi-même. » J’ai déjà dû employer cette formule péremptoire avant que Dieu, par sa Parole Créatrice et dans Sa Grâce Aimante, vienne me manifester sa Présence pleine de bonté. Devenir obéissant à ce seul commandement que Dieu nous demande de suivre, cela passe donc par une autre compréhension du verbe obéir. Cela passe par la question de l’émetteur de ce commandement. Qui est Celui qui me parle ? Et comment s’adresse-t ’il à mon esprit ? Cette autre compréhension du verbe obéir passe donc par trois étapes.
Première étape : pour obéir à ce commandement d’Amour, nous devons reconnaitre et accepter que cet être qui nous parle est vraiment notre Dieu, qu’il est le réel Créateur de nos vies, qu’il est la Vie lui-même. Et parce qu’il est la Vie nous sommes vivant en tant que créature. Reconnaitre et accepter que nous sommes une créature de son Amour, de sa bonté. C’est reconnaitre et accepter notre totale dépendance à sa Vie. Notre esprit a quelques difficultés à assumer une telle dépendance. Et pourtant, cet être Unique qui nous donne ce commandement d’Amour, qui nous donne cette Vie car il est la vie. Cet être unique de qui vient la Vie, est, au sens plénier du terme, notre Père. Un Père de tendresse, Saint, c’est-à-dire à part. Il ne pense pas comme nous et il nous apprend à penser comme Lui, par Amour, avec Amour. Il est le juste, le vraie, le véritable. Première étape.
Deuxième étape : pour obéir à ce commandement d’Amour nous devons aussi le découvrir dans son humanité afin d’observer la réalité de son Amour. Jésus Christ est Celui qui délivre, qui guérit, qui enseigne, qui relève, qui réveille, qui ressuscite. Il est Celui qui offre Sa vie pour la multitude. Il est au sens fort du terme : Fils unique, Il est l’expression même de l’Amour selon Dieu. Il se livre lui-même, il accompli la volonté du Père. Il prend sur Lui le péché. Il meurt. Il a obéi jusqu’au bout. Il s’est réveillé de la mort par la puissance du Père pour que Son obéissance règne dans nos vies. Cette obéissance du Fils, Il nous l’apprend chaque matin puisque nous vivons en Christ, puisque nous sommes membres de son corps. Nous pouvons vivre de la même obéissance que celle du Fils. Deuxième étape.
Troisième étape : pour obéir à Son commandement d’Amour nous devons l’accueillir dans notre vie car il s’offre à nous. Il est un Souffle d’Amour que nous pouvons respirer par nos narines. Son souffle Saint insaisissable et étonnamment présent dans nos vies, nous permet de vivre de Son Amour. De par cette obéissance du Fils qui nous enseigne l’obéissance au commandement divin, nous sommes rejoints, au plus intime de nous-mêmes, par ce souffle Saint. Il inonde notre être. Il déborde de notre cœur. Il illumine notre âme. Il transparait dans notre force pour le bonheur de la Création et de toutes les créatures que nous côtoyons. Il rend visible, concrète l’obéissance du Fils dans nos vies. Cette notion d’obéissance est donc première dans notre relation à Dieu notre Père, Père d’Amour et de tendresse, avec le Fils l’expression même de l’Amour de Dieu et par L’Esprit Saint le souffle de la vie qui s’origine en Dieu seul. Troisième et dernière étape. Abordons maintenant la notion de confiance.
La confiance dans le Seigneur
Le prophète Jérémie dit : Ainsi parle le Seigneur : « Maudit sois l’homme qui met sa confiance dans un être humain. Bénis soit l’homme qui qui met sa confiance dans le Seigneur. »
Si nous n’avons pas l’habitude de lire la Bible nous pouvons être quelque peu désarçonné par ces deux paroles.
Si nous avons l’habitude de nous promener dans les livres qui remplissent cette Bible, nous trouvons ces deux paroles normales et pleines de bon sens. Surtout si nous étudions les trois premiers chapitres de la Genèse comme c’est notre cas actuellement.
Jérémie connait lui aussi ces récits. Il sait comment est entré le péché dans le cœur de notre humanité. Notre humanité représentée par la femme et le mari dans le récit de Genèse 3, a décidé de ne plus placer sa confiance dans le Seigneur Dieu. La femme va placer sa confiance en la parole du serpent, une créature de Dieu. Le mari va placer sa confiance en la femme en mangeant le fruit défendu. La femme est aussi une créature de Dieu. Le mari qui avait reçu comme interdiction de ne pas manger ce fruit, a donc désobéit lui aussi comme la femme à la Parole et au commandement de son Dieu. Il a placé sa confiance en la femme et en lui-même. Symboliquement et spirituellement parlant nous assistons ici à une trahison, un abandon, un reniement de notre humanité envers Celui qui donne la Vie. Nous avons fait le choix de placer notre confiance en la créature ou en nous-mêmes seulement et non plus en Dieu seul, et non plus en Celui qui nous a créé par Amour et bonté par sa Parole créatrice.
La superstition et la confiance
Tout être humain à un besoin impérieux de placer sa confiance en quelque chose ou en quelqu’un. Je pense notamment à nos enfants en bas âges qui pour s’endormir outre la tétine ou le pouce ont souvent dans leurs bras une peluche, un doudou ; bref quelque chose qui les rassure. En grandissant ce besoin de trouver un refuge dans une peluche, ne disparaît pas. Ce besoin se focalise sur d’autres objets ou rituels qui nous semblent plus appropriés. Lorsque je jouais au football le dimanche matin en junior critérium à Vauvert dans le Gard, je me souviens que chaque joueur avait ses objets fétiches, des rituels d’habillements, des places dans les vestiaires toujours identiques. Tout ce rituel, et ses objets fétiches avaient pour seul but de rassurer le jeune footballeur avant qu’il se lance dans la fosse au lion. Cette confiance superstitieuse, dès que l’on devient adulte, on la trouve ridicule et désuète. Ce qui ne va pas dire qu’à l’âge adulte nous ne développons pas d’autres superstitions genre « je touche du bois », pour nous rassurer, nous protéger ? En tant qu’adulte, il nous arrive aussi de placer toute notre confiance en quelqu’un, en certaines idées politiques, philosophiques, et aussi seulement en nous-même. C’est notre lot.
Ce à quoi tu t’attaches et te confies est ton Dieu !
Le réformateur Luther après une longue et patiente traduction de la bible et une toute aussi patiente méditation de l’Ecriture, donc de Jérémie 17 à dit : « ce à quoi tu t’attaches et te confies est ton Dieu. » Voilà une formule percutante et d’une étonnante actualité. Je la répète : « ce à quoi tu t’attaches et te confies est ton Dieu. » Pour beaucoup de nos contemporains le « ce à quoi tu t’attaches et te confies » à pour nom le sport, le travail, l’argent, la technique, les médias, les stars, l’I.A… Pour d’autres, c’est leur propre intelligence, leur force, leur intuition, leur émotion, leur plaisir. « Ce à quoi tu t’attaches et te confies est ton Dieu ». Luther, qui avait été moine, savait de quoi il parlait. Il avait eu le temps, dans sa vie monacale, de réfléchir à cet investissement de tout notre être dans des réalités extérieures comme l’argent, et, dans des réalités intérieures comme l’émotion. Il avait compris que le jour où l’une de ces réalités extérieures ou/et intérieures sont moins performantes, le jour où elles disparaissent, le jour où on nous retire le fameux « doudou », voilà que notre univers s’écroule, qu’il s’effondre de lui même, nous voilà devant notre misère d’être humain. Dit autrement, nous avions institués, fabriqués, sans nous en rendre compte, une idole, des idoles. Ce qui est très intéressant avec la parole de Dieu lorsqu’elle nous rejoint au plus intime de notre vie, c’est qu’elle démasque l’idole, et celle-ci devient désuète lorsqu’elle est démasquée. Lorsque la Parole d’Amour nous rejoint toute la valeur ajoutée qui était attachée à cette idole est dévalorisée, elle perd de sa superbe, puis elle disparait. L’argent devient un moyen d’échange, pas plus pas moins, et non plus, une puissance d’asservissement ! L’émotion reste ce qu’elle est, une faculté qui traduit nos sentiments, pas plus pas moins, et non plus ce par quoi on existe ! L’idole, c’est donc l’être humain qui se la fabrique, qui se l’a choisi. C’est lui qui l’érige en puissance de vie. Alors qu’elle n’est en réalité que puissance de mort. Nous avons approfondi deux notions celle de l’obéissance et de la confiance, maintenant grâce à l’Apôtre Paul nous allons les relier.
L’obéissance de la foi pour son Nom
L’Apôtre Paul dans la lettre aux Romains nous dit : « C’est par Jésus Christ, notre Seigneur que nous avons reçu la grâce et l’apostolat afin de susciter, pour son nom, l’obéissance de la foi dans toutes les nations. »
L’obéissance de la foi. Nous retrouvons ici les deux notions que nous venons de d’approfondir ; l’obéissance et la confiance. En effet, la foi en Dieu c’est de placer toute notre confiance en Lui, en Sa parole, en Jésus le Christ, notre Seigneur et de Lui être fidèle.
Jérémie nous dit, ce matin qu’il est dommageable de mettre toute sa confiance en la parole d’un être humain aussi sage soit-il, car ce sage décédera un jour lui aussi, comme tout un chacun, et avec sa mort s’évanouira ses idées, ses paroles aussi belles et profondes soient-elles et sa vie.
L’Apôtre Paul parle d’un être humain Jésus le Christ. Jérémie Parle lui aussi d’un être humain. Paul ajoute que cet être humain s’est réveillé de la mort et qu’il est notre Seigneur. Jérémie écrit : « Bénis soit l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur, celui dont le Seigneur est l’assurance. Il est planté comme un arbre prés des eaux qui étend ses racines vers le cours d’eau, il ne voit pas venir la chaleur et son feuillage reste verdoyant dans l’année de la sécheresse. Il est sans inquiétudes et il ne cesse de porter du fruit. » Nous sommes bénis, l’humanité est bénie en Christ Jésus et par Jésus le Christ, le crucifié ressuscité des morts, notre Seigneur.
Amen