Prédication Jean-Pierre Julian

Jean (8 v 1 à 11) Une parole lumineuse qui libère !

Sœurs et frères en Christ,

Jésus, au début de ce récit se recueille au mont des Oliviers. Sur ce mont des oliviers que de vécus partagés avec ses disciples. Il leurs enseigne la prière du notre Père, il pleure sur Jérusalem ; ces disciples s’endorment pendant que Lui il prie, Judas s’avance vers Jésus avec les soldats romains venus l’arrêter. Bref, ce mont des Oliviers est un lieu intime entre Jésus et ses disciples, mais aussi un lieu de ressourcement, de solitude pour Jésus mais aussi un lieu de trahison, et d’abandon. Aujourd’hui, c’est un lieu de ressourcement.

Au point du jour Jésus, ressourcé, retourne au temple afin d’enseigner car il sait qu’il est attendu.

Il est attendu car Il est la lumière qui se lève sur nos vies, car ce qui est caché, ce qui est enfoui au plus profond de nous, Sa parole lumineuse le révèle et en nous le révélant, elle nous libère

Voici Jésus dans le temple, tout le peuple vint à Lui. Il y a donc foule. Un fort désir de l’entendre c’est creusé chez tous ces êtres humains qui s’assemblent dans ce temple. Comment se fait-il que tout le peuple se rassemble pour l’écouter ? Il n’est pas seulement question ici d’une communication ultra rapide de bouche à oreille, de téléphone arabe. Il y a une autre réalité plus discrète qui agit dans le secret des cœurs. L’Esprit Saint est à l’œuvre dans les cœurs qui composent ce peuple. C’est Lui qui les rassemble, qui les pousse, qui les encourage, qui leurs souffle ce désir d’aller à la rencontre de la lumière du monde, à la rencontre de ce Jésus. C’est Lui qui nous pousse à venir le célébrer le dimanche.

Car Il est la lumière qui se lève sur nos vies, car ce qui est caché, ce qui est enfoui au plus profond de nous, Sa parole lumineuse le révèle et en nous le révélant, elle nous libère.

Jésus s’assied. Il enseigne. Il accompli son ministère d’enseignant en toute simplicité. Une fois de plus nous ne savons pas le contenu de son enseignement. Nous savons seulement que tout le peuple s’approche de Lui pour l’écouter parler. Chacun perçoit que cet être humain en face d’eux à des choses profondes à leur dire. Cela ne s’explique pas. C’est comme lorsque vous tombez amoureux. C’est comme cela. C’est Lui, c’est elle. Les deux le savent. Cela va de soi. Il en est de même ici dans ce temple. C’est une histoire d’amour. Chacun s’est levé au point du jour pour venir écouter la lumière du monde. C’est un Amour un peu particulier. Il est vrai. Car cet être humain, qui se nomme Jésus, nous touche dans les profondeurs de notre être. Il nous révèle des choses que nous ne soupçonnions pas. Il fait naitre en nous un Amour des profondeurs qui s’origine en Lui. Cet Amour des profondeurs nous apprend à aimer cette vie qui vient de Lui, cette vie si fragile et si belle. Cet Amour des profondeurs nous apprend à aimer vraiment cette vie qui vient de lui et qui traverse tous les êtres que nous côtoyons, sans oublier cette magnifique création.

Car Il est la lumière qui se lève sur nos vies, car ce qui est caché, ce qui est enfoui au plus profond de nous Sa parole lumineuse le révèle et en nous le révélant, elle nous libère

Tout le peuple est là, rassemblé autour de Jésus. Chacun et chacune boivent les paroles qui sortent de sa bouche. Sa parole les abreuve, elle les désaltère, elle les ressource. Celui qui était au mont des oliviers pour se ressourcer, devient source de vie pour ce peuple venu boire à la source inépuisable qui jaillit du cœur de Jésus. Pourquoi sa parole les ressource-telle ? Que leur dit-il ? En quoi est-elle source d’eau vive Sa parole ? Ils vont bientôt le découvrir et nous avec eux. Mais déjà nous entrapercevons que cette Parole qui percute les oreilles du peuple vient de loin, de plus loin que cet être humain assis devant eux. Cette Parole leur parle car est palpable comme la vie, comme l’amour c’est-à-dire qu’elle est à la fois puissante et insaisissable. A l’image d’une lumière puissante qui éblouies nos yeux mais que nous ne pouvons pas saisir avec nos mains.

Car Il est la lumière qui se lève sur nos vies, car ce qui est caché, ce qui est enfoui au plus profond de nous Sa parole lumineuse le révèle et en nous le révélant, elle nous libère

Il est bon, il est agréable, il est parfait d’accueillir une parole qui nous nourrit dans les profondeurs de notre être. Cette parole lorsqu’elle s’immisce dans nos profondeurs devient lumière. Elle illumine notre être intérieur et nous pouvons grâce à elle voir tout ce qui cloche en nous. Il y ceux qui qui accepte de voir ce qui cloche en eux en priorité, et il y a ceux qui voient surtout ce qui cloche chez les autres. Parfois ce sont les mêmes personnes. Parfois ce sont deux catégories bien distinctes. Il y a aussi ceux qui ne regardent que ce qui clochent en eux même ou chez les autres et qui ne regarde pas Celui qui les libère.

Il est pourtant la lumière qui se lève sur nos vies, car ce qui est caché, ce qui est enfoui au plus profond de nous Sa parole lumineuse le révèle et en nous le révélant, elle nous libère

Le récit nous décrits des scribes et des pharisiens qui placent une femme adultère au milieu et exige de Jésus une réponse immédiate. Cette scène est d’une rare violence. Jésus enseigne en toute paix et joie. Le peuple est attentif à son enseignement. Ce peuple a fait la démarche de venir l’écouter. Puis arrive cette intrusion violente. Une brisure a lieu dans cette écoute attentive. Tout le peuple comprend l’enjeu. Les scribes et les pharisiens perçoivent Jésus comme un concurrent, comme celui qui veut leur enlever le pouvoir sur le peuple. Personne n’est dupe, ni le peuple, ni Jésus, ni les scribes, ni les pharisiens, ni cette femme qui est instrumentalisé par eux. Personne n’est dupe, tout le monde saisit l’enjeu d’autant que le livre du lévitique dit en substance : « si un homme commet un adultère avec une femme marié…l’homme et la femme marié seront punis de mort… » (Lev 20 v 10). L’absence de l’homme adultère indique clairement la manipulation. L’Evangéliste Jean pour résumer cet enjeu écrit : « Ils disaient cela pour le mettre à l’épreuve afin de pouvoir l’accuser ». Deux verbes sont utilisés ici mettre à l’épreuve et accuser. Sans le savoir, ils mettent à l’épreuve la parole créatrice faite être humain. Ils mettent à l’épreuve le Seigneur, leur Seigneur, sans le savoir. Ils sont les instruments de l’adversaire, de l’accusateur qui cherche un moment favorable pour piéger Jésus. En instrumentalisant cette femme, ils révèlent qu’eux aussi sont devenus les instruments de l’adversaire, sans le savoir. Jésus ici nous alerte sur cette tendance que nous avons parfois, les uns et les autres, d’instrumentaliser un être humain ou soi-même.

Car Il est la lumière qui se lève sur nos vies, car ce qui est caché, ce qui est enfoui au plus profond de nous Sa parole lumineuse le révèle et en nous le révélant, elle nous libère

Jésus, est devant une triple exigence : accompagner au mieux cette femme humiliée par cette instrumentalisation, accompagner au mieux ces scribes et ces pharisiens persuadés d’être dans la juste compréhension de la loi de Moïse, accompagner au mieux ce peuple qui observe et qui écoute tout ce qui se dit. Face à l’intrusion et à la violence verbale que la scène sous-entend, Jésus qui est assis, se baisse et écrit sur le sol avec son doigt. Nous ne sommes pas ici dans un échange verbal normal. Toute parole accusatrice n’attend qu’une seule réponse. Jésus prend le temps de réfléchir et ne se confronte pas au regard des scribes et des pharisiens qui l’interrogent. Puis, il redresse la tête et dit cette parole : « que celui qui est sans péché lui jette la première pierre ».

Il dit cette Parole, car Il est la lumière qui se lève sur nos vies, car ce qui est caché, ce qui est enfoui au plus profond de nous, Sa parole lumineuse le révèle, et, en nous le révélant, elle nous libère

Tout le monde entend cette parole. Jésus se baisse à nouveau et écrit avec son doigt sur le sol. Seul celui qui est sans péché peut dire une telle parole. Seul celui qui prend le péché de tous peut oser une telle parole. Cette parole nous renvoie à notre propre intériorité, à notre conscience, à notre sincérité, à notre vérité. Elle nous transperce de part en part. Elle plonge dans les profondeurs de notre vie et terrasse toutes les fausses images de nous-mêmes que nous nous fabriquons pour nous rendre acceptable à nos propres yeux et aux yeux des autres.

Car Il est la lumière qui se lève sur nos vies, car ce qui est caché, ce qui est enfoui au plus profond de nous, Sa parole lumineuse le révèle et en nous le révélant elle nous libère.

La réponse de Jésus retourne les accusateurs c’est-à-dire les scribes et les pharisiens qui se présentaient comme des justes réclamant que justice soit faite. Mais cette réponse retourne elle aussi le peuple rassemblé autour de Jésus. Ils ont été interpellés par cette parole de Jésus, et toutes sortes de pensées ont traversés leurs esprits. Les plus âgés qu’ils soient scribes, pharisiens, peuple entrent en eux même, ils vivent, en silence, leurs examens de conscience. L’Esprit Saint avec délicatesse doit effleurer leurs consciences et faire remonter des profondeurs de leurs mémoires des actes, des paroles, des pensées répréhensibles. Alors commence une sorte de chorégraphie silencieuse. Les plus âgés se retirent et cela se comprend aisément. Ils ont un certain vécu et une connaissance d’eux même plus profonde qu’un jeune de 20 ans. Puis, un à un ou par grappe chacun se retire. La parole de Jésus est entrée dans tous les cœurs. Elle les accompagne. Chacun se reconnait pécheur devant Dieu. Chacun sait qu’il a besoin de la grâce de Dieu pour vivre, survivre dans ce monde. Qui est donc ce Jésus pour dire de telles paroles ?

Car Il est la lumière qui se lève sur nos vies, car ce qui est caché, ce qui est enfoui au plus profond de nous Sa parole lumineuse le révèle et en le révélant elle nous en libère.

Jésus se redresse et constate que sa parole a été entendu. Personne ne s’est senti en capacité de condamner cette femme. Un dialogue commence. Deux êtres sont face à face et vivent un échange. La femme n’est plus instrumentalisée. Elle constate comme Jésus que personne ne l’a condamné. Elle est devant Jésus. Elle le reconnait comme étant son Seigneur. Elle écoute sa parole : Il lui dit : « moi non plus je ne te condamne pas. » Son Seigneur ne la condamne pas. Elle sait ce qu’elle a accompli. Elle vit maintenant devant son Seigneur. La parole de Jésus fait autorité. Elle l’a constaté puisque tout le monde est parti. L’autorité de Jésus est naturelle, il est le Seigneur. Elle reste seule devant Lui. Lui qui est Le seul juge en vérité. Et voilà qu’il ajoute : « va et à partir de maintenant ne pêche plus. » Un nouveau départ s’offre à elle. Elle n’est plus la même personne. Elle a été rencontrée par le Seigneur. Elle est entrée en dialogue avec Lui. Sa parole est vérité. Elle va vivre maintenant devant Lui en vérité, quoiqu’il arrive jusqu’à la fin de son séjour sur cette terre.

Car Il est la lumière qui se lève sur nos vies, car ce qui est caché, ce qui est enfoui au plus profond de nous Sa parole lumineuse le révèle et en le révélant elle nous en libère. Amen

Parole pour les enfants

C’est agréable la récréation. Nous sommes dans une cour d’école.

Certains jouent au ballon. Ils occupent beaucoup d’espace. D’autres jouent à la corde, d’autres racontent leurs exploits dans leurs jeux vidéo, d’autres se racontent. Bref chacun en profite pour se changer les idées. Tout d’un coup, il y a un attroupement. Deux enfants dans la cour se disputent. Les autres les regardent en les entourant. La maitresse arrive. Les sépare. Elle s’assied par terre et demande aux deux enfants d’en faire de même. Tous les autres enfants qui les entouraient font de mêmes. Certains sont surpris de voir leur maitresse assis par terre au milieu de la cour de récréation. La maitresse dit aux deux enfants et à tous ceux qui les entouraient : « Je vous demande de fermer les yeux et d’écouter l’histoire que je vais vous raconter. » Tout le monde ferme les yeux, même la maitresse, un grand silence s’installe.

C’est l’histoire du petit ver tout vert. Un jour le petit ver tout vert décida de se nourrir autour des racines d’une magnifique fleur l’Iris. Il creusa un tunnel et arriva tout près des racines de la fleur. Il creusa tout autour de toute ses forces et cela pendant de longue heures, puis il se délecta des petites racines de l’iris. Arriva ce qu’il devait arrivait. L’iris n’avait plus de quoi se nourrir, la terre autour de ses racines avait disparue et de nombreuses racines avaient été dévorées. Elle fana instantanément. « Je vous demande d’ouvrir vos yeux maintenant » dit la maitresse. Un léger murmure se répandit dans la cour de récréation. Le plus petit de la classe leva la main et demanda : « pourquoi maitresse tu nous as raconté cette histoire ? » La maitresse dit : « Ce petit ver tout vert qui creuse un tunnel ce sont nos paroles détestables qui plongent dans le cœur de ceux que nous blessons.  La terre qui disparait autour des racines de l’iris c’est notre capacité d’aimer notre prochain qui s’amenuise. Les racines qui sont mangées par ce petit ver tout vert ne peuvent plus alimenter notre mémoire de toutes ces bonnes paroles qui nous aident à grandir. Le plus petit releva la main et dit : « maitresse, ils vont donc se détester toute leurs vies tous les deux ? »

La maitresse lui dit : « Non, ils ont compris. Ils vont se réconcilier tous les deux et se demander pardon mutuellement ». Pour grandir dans la vie, il est préférable d’écouter des paroles d’encouragements et d’ignorer les paroles qui vous rabaissent. Il est l’heure, la récréation est finie.

Print Friendly, PDF & Email