JEAN 21 v1à14
L’objectif de l’Evangéliste Jean : la foi en Jésus Christ
Sœurs et frères en Christ,
Un des objectifs majeurs de cet Evangile selon Jean, est d’encourager les lecteurs/auditeurs que nous sommes à placer leur foi en Jésus. En effet, tout l’Evangile selon Jean est construit dans cette optique. Le projet littéraire de cet écrivain est de nous encourager à placer notre foi d’une manière de plus en plus profonde en Jésus le Christ, le choisi de Dieu. De fait, lorsque nous entendons une Parole qui sort de la bouche de Jésus, nous sommes invités à placer notre foi en cette Parole de Jésus. Mais ce n’est pas tout, car placer notre foi en cette Parole de Jésus n’est que le début du chemin. Car cet acte de foi que l’Evangéliste Jean nous demande de vivre, page après page, entraine aussi un réel changement intérieur en chacun de nous. Ce changement intérieur est l’œuvre de l’Esprit Saint, qui petit à petit, nous fait découvrir la communion profonde que le Fils de Dieu entretient avec le Père. En effet, chaque fois que nous sommes invités à suivre ce chemin de la foi, l’évangéliste nous révèle ce que cela veut dire concrètement et spirituellement pour notre humanité, au plus intime de nous-même. Par exemple, lorsque l’Evangéliste Jean décrit le jugement de Dieu que subit le Christ sur la croix, nous sommes conviés à placer toute notre confiance en Jésus le Crucifié car ce jugement qu’il subit nous libère, paradoxalement, de tous nos esclavages et addictions multiples. Il en est de même lors de la mort de Jésus, nous sommes, là aussi, encouragés à placer notre foi en cet être humain qui meurt, qui s’est fait péché pour nous, qui prend notre péché. Dit autrement, qui assume à notre place la désobéissance originelle de notre humanité à la Parole Créatrice du Dieu Amour. Il meurt à cause de cela et des conséquences innombrables que cela entraine dans les relations que nous entretenons avec nos proches. Mais ce n’est pas tout, car sa mort nous annonce, paradoxalement, notre propre mort au péché. Nous sommes au bénéfice de cette mort du Christ par le simple fait que nous plaçons notre foi en Lui. Il en est de même lorsque la puissance du Père ressuscite le Christ Jésus, nous sommes appelés, là encore, à placer toute notre foi en Jésus le Crucifié/ ressuscité des morts, notre Seigneur. Car Il est notre seule justice, notre seule justification, notre seule grâce surabondante. Il nous est donc demandé seulement de placer toute notre confiance, notre fidélité, notre vie en Jésus notre Seigneur afin de recevoir sa Vie en abondance.
Rappel sur le rôle de la Bible
Tout ce que je viens de vous dire est le résultat d’une interprétation de la Bible portée et transmise par tellement de témoins qui nous ont précédés que j’ai un peu honte de vous la rappeler. Car ce ne sont que des évidences. Mais parfois les évidences sont utiles à rappeler. La bible, les anciens le savent, n’est pas un roman où le narrateur donne une certaine cohérence à son œuvre. La Bible est une bibliothèque où chaque livre recèle toutes sortes de trésor. Le plus grand trésor de cette Bible c’est l’annonce de Jésus Christ. Sa venue est annoncée et sa prochaine venue aussi, son ministère est décrit, ce ministère se continue aujourd’hui en chacun de nous par l’Esprit Saint. Nous, qui sommes devenues, par grâce, une lettre vivante du Seigneur Vivant. Nous, qui espérons cette grande révélation à venir où Dieu sera tout en tous au temps fixé par le Père. Nous, nous sommes porteurs de cette bonne nouvelle.
La Bible, cette grande bibliothèque à travers les âges, est donc là pour rappeler à chaque génération une chose essentielle. La seule explication cohérente de notre présence sur cette terre, dans ce monde brisé, se situe en Dieu et en Dieu seul, et donc en Jésus Christ et en Jésus Christ seulement. Vouloir à tout prix trouver une autre explication cohérente de notre présence sur cette terre est non seulement voué à l’échec mais c’est à chaque fois, vouloir se replacer dans le jardin d’Eden où l’être humain a désobéi à la Parole créatrice du Dieu Amour. Dans ce récit de la Genèse l’être humain a préféré écouter une autre parole que la Parole créatrice. L’être humain était donc séparé de ce Dieu Amour. Il n’était plus en communion profonde. Par la suite, il ne pouvait plus par sa seule force rétablir cette profonde communion. Mais ce temps-là est révolu. Notre humanité n’est plus dans ce jardin d’Eden. Elle est toujours dans ce monde brisé. Mais au cœur de ce monde brisé, la Parole Créatrice à créer du nouveau. En effet, depuis la venue et la résurrection de Jésus Christ, le royaume des cieux s’est approché. Nous appartenons maintenant corps et âme à Jésus Christ, notre Seigneur, le crucifié/ressuscité des morts. Nous sommes devenus réellement membre de son corps de ressuscité et nous vivons pour Lui. C’est Lui, et Lui seul, qui a rétabli cette communion profonde entre l’être humain et Dieu. Depuis lors, nous ne vivons plus pour nous-mêmes comme dans le jardin d’Eden suite à notre désobéissance. Nous vivons pour Lui, pour notre Seigneur au sens fort du terme. Et Jésus, notre Seigneur, nous demande seulement de placer notre foi en Lui et en Lui seulement et d’obéir au seul commandement qu’Il nous donne de l’Aimer de tout notre être, Lui, notre prochain et nous-mêmes. Voila ce que les anciens nous ont transmis et ce que nous transmettons à notre tour dans la paix et dans la confiance.
Ambassadeurs et ambassadrices du Christ, nous sommes !
Approchons-nous maintenant un peu plus du récit que nous venons d’entendre. Que nous apporte cette troisième révélation /apparition auprès des disciples que l’Evangéliste Jean nous relate. Dans chacun de ces trois récits, il y a comme un temps suspendu. Les disciples qui ont mangé, œuvré avec Lui pendant trois années ne le reconnaissent pas immédiatement. Oublie-t-on si vite le visage, la voix, la démarche de quelqu’un que l’on aime et que l’on a côtoyé pendant plus de trois années ? Je ne le crois pas. Mais alors comment se fait il que les disciples qui à deux reprises ont vu de leurs yeux d’homme Jésus le crucifié/ ressuscité, comment se fait-il qu’ils mettent du temps à le reconnaître ? Les disciples ici se retrouve sur le lac de Tibériade, ils ont repris leur métier de pécheur. La scène est presque identique aux récits de vocation au début des trois autres évangiles. Ils étaient alors entrain de pécher avant de suivre Jésus sur les chemins de la Galilée et d’abandonner sur la berge leurs bateaux et la pêche miraculeuse abondante. Le christ Jésus, le crucifié/ ressuscité des morts les attends maintenant sur la berge. Après une nouvelle pêche miraculeuse, Il leur offre un repas eucharistique. Il les nourrit. Il attend d’eux maintenant qu’ils s’élancent dans la Galilée pour annoncer sa bonne nouvelle, Lui-Même. Ils sont les témoins que leurs péchés sont restés englouti dans la mort grâce à Jésus le Seigneur. Jésus Christ est donc leur justice devant Dieu et devant les êtres humains. Eux comprennent dans ce face à face étonnant qu’ils vivent, qu’ils vont être les ambassadeurs et les ambassadrices de ce Seigneur bien vivant. Il en est de même pour nous aujourd’hui. Rien n’a donc changé. La vocation est toujours la même. Nous sommes là comme Pierre et tant d’autres après lui les ambassadrices et les ambassadeurs pour proclamer la bonne nouvelle et annoncer à tous les humains que nous côtoyons qu’ils sont réconciliés avec Dieu par Jésus Christ le Seigneur. Mais le récit ne s’arrête pas là puisque le crucifié/ ressuscité va à nouveau disparaitre sous leurs yeux par la suite. L’évangéliste Jean dans ce récit cherche donc à nous dire autre chose. Et c’est cet autre chose que nous avons du mal à percevoir, à vivre et peut être même à comprendre.
Image et ressemblance
Nous sommes devenues depuis la crucifixion, la mort, la résurrection, l’ascension de Jésus Christ et le don de l’Esprit Saint ; nous sommes devenus l’image et la ressemblance du Christ Jésus le crucifié/ressuscité. Oui, vous avez bien entendu, nous sommes devenus l’image et la ressemblance du Christ Jésus. Nous portons en nous cette image et cette ressemblance. C’est notre nouveau moule si je puis m’exprimer ainsi. Nous sommes tous issus de Lui maintenant. Le nouvel Adam, Jésus Christ, qui a revêtu le premier Adam, nous a donc revêtu de son image et de sa ressemblance. Oui, vous avez bien entendu : nous portons l’image et la ressemblance du Christ Crucifié/ ressuscité. C’est cette image et ressemblance qui rayonne maintenant à travers notre unicité, notre vie, notre caractère, notre parcours. Sœurs et frères en Christ, Jésus notre Seigneur n’est plus accessible directement avec nos yeux de chair. C’est une évidence. Pourquoi cela ? Par ce que notre vocation dorénavant est d’être des visages du Christ. Nous sommes dans ce monde, qu’on le veuille ou non, la présence concrète du Dieu Vivant et nos visages, nos personnes sont le reflet de Sa Grâce, malgré nos péchés, nos limites, notre manque d’Amour et d’humour. Oui, toutes communautés rassemblées au nom de Jésus Christ signifient dans ce monde brisé, la présence du Christ crucifié/ressuscité. Et lorsque comme ce dimanche, dans l’acte de manger le pain et de boire le vin, le jus de raisin, nous attestons en tant que communauté rassemblée la présence du Ressuscité par nos vies, nos corps. Nous témoignons ainsi que notre humanité est réconciliée avec Dieu par son Christ.
La vie du ressuscité rayonne à travers notre unicité.
En effet notre Seigneur par sa libre décision de subir le juste jugement de Dieu sur la croix, par la seule obéissance de sa foi nous a donc réconcilié avec Dieu notre Père. Notre communion profonde avec notre Père nous la devons essentiellement à Jésus Christ. Nous sommes en Christ en qui nous avons foi et par voie de conséquence nous sommes devant Dieu notre Père. Et notre Père regarde avec Amour et bienveillance son Christ en qui nous sommes. Et nous bénéficions donc de ce même regard d’Amour et de Bienveillance que le Christ reçoit. Et fort de ce regard d’Amour et de Bienveillance nous nous tournons vers notre prochain, nos prochains afin qu’ils bénéficient eux aussi de ce regard d’Amour et de bienveillance qui nous traverse. Et au nom de Jésus Christ nous leurs disons à la suite de l’Apôtre Paul : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature, le monde ancien est passé, voici le nouveau qui est là : Tout vient de Dieu qui nous a réconcilié avec Lui-même par le Christ et qui nous a confié le ministère de la réconciliation. Car de toute façon c’était Dieu qui en Christ réconciliait le monde avec Lui-Même, ne mettant pas leurs fautes aux comptes des êtres humains, et mettant en nous la parole de réconciliation. Pour Christ nous sommes en ambassade comme si Dieu par nous adressez un appel à nos contemporains et notre prière est celle-ci : à cause du Christ soyez réconcilié avec Dieu. Celui qui n’avait pas connu le péché, il l’a fait péché afin que nous devenions justice de Dieu en Lui. (2 Corinthien 5 v 17 à 21) »
Ainsi Jésus Christ offre la possibilité à tout être humain d’être sauvé, de devenir enfants adoptés du Père, d’être un envoyé du Seigneur. Dieu n’attend de nous qu’une seule chose notre foi en Lui, en Jésus Christ notre Seigneur. Tout l’Evangile selon Jean est un encouragement à placer notre foi en Jésus Seigneur d’une manière quotidienne et de plus en plus profonde. Vivre de cette seule foi est une grande libération. Dieu attend de chacun de nous le don total de notre confiance, de notre fidélité chaque matin. Notre vie, aussi détestable soit-elle, il la veut, il la prend et il nous offre La sienne. La sienne c’est la paix, c’est la maitrise de soi, c’est la foi, c’est la douceur, c’est l’Amour.
Nous sommes donc appelés à laisser croitre en chacun de nous cette Vie du ressuscité à travers notre unicité. C’est l’Esprit Saint qui accompli cette œuvre incroyable en chacun de nous, jour après jour, année après année. Que son nom soit béni. Amen
Parole pour les enfants
La mer est calme aujourd’hui. Nous sommes à Carnon. Nous sommes assis sur le bord de la plage. C’est le l’heure du gouter. Nous mangeons des beignets, des chouchous, et nous dégustons une glace. Il fait encore chaud. Les parents du coin de l’œil vérifient si nous avons encore notre chapeau sur la tête. Ils discutent comme d’habitude.
Nous sommes assis nous contemplons la mer, des adultes jouent au ballon dans l’eau, d’autres font des sauts périlleux en éclatant de rire. Nous avons envie d’y retourner.
Nous avons tous terminé notre gouter et nous attendons le top départ pour retourner dans l’eau. Les parents discutent toujours et encore. Notre patience est à bout. Nous envoyons le plus petit d’entre nous pour qu’il leur demande le top départ. Nous réfléchissons avec lui. Après réflexion. Il se lève se dirige vers eux, puis il s’assied en face de tous les parents : Il tape des mains pour attirer leur attention. Tous le regardent. Il fait le signe de la brasse. Tous éclatent de rire et d’un même élan disent : Top départ !
Nous fonçons tous dans l’eau avec quelques parents qui nous accompagnent.
Que c’est bon d’être dans cette mer fraiche mais pas froide. Certains apprennent la brasse. Les plus téméraires s’exercent au sous l’eau sous le regard attentif des parents.
L’un d’eux n’a pas encore mis un orteil dans l’eau. Sa cousine s’approche de lui et lui dit : Tu ne te baignes pas ? Il répond : Non, pas tout de suite. Je réfléchis. Intriguée sa cousine lui dit : tu réfléchis à quoi. Il lui répond : J’ai été baptisé, il n’y a pas longtemps. De l’eau à coulé sur ma tête et sur mon corps. Je sais, lui dit-elle, j’étais là. Oui mais ce jour-là, j’ai compris une chose toute simple. Je fais partie d’une grande famille, pas seulement celle qui était au repas avec nous mais celle qui était présente le jour de mon baptême. Ma famille s’est élargie. Et lorsque je vais plonger dans la mer je dirai merci à Dieu pour cette famille élargie, car je sais maintenant que grâce à Lui je ne suis pas tout seul. Il part en courant, sa cousine le suit en disant : Attend-moi. Il l’attend, se tiennent la main et plongent tous les deux dans la mer calme et paisible.