PREFACE
Avec ces vues sur le thème de l’eau, il revient le mot d’Ivan Illich : « L’eau dont nous sommes en quête, c’est le fluide qui trempe les espaces, intérieur et extérieur, de l’imagination. » Autrement dit, l’eau et sa puissance évocatrice, sa capacité à ouvrir l’imagination et à créer des images persistantes : eaux dormantes, profondes, maternelles ou violentes… L’eau, c’est l’élément vital, nourricier mais qui se révèle ambivalent : on peut s’y enfoncer, dans la nage, comme s’y perdre aussi… Nous avons appris, avec Narcisse qui s’y contemple, que l’eau est comme le premier miroir où l’homme prend conscience de ce qu’il est.
Beaucoup de grands événement de la Bible se jouent dans une proximité essentielle avec l’eau. Comme, par exemple, avec le puits dont le nom hébreu signifie également « interprétation », recherche du sens, passage du caché au dévoilé… Tous les prophètes se sont employés, pour convaincre leur contemporain, d’apprendre à chercher l’eau nécessaire à leur vocation spirituelle. Et, Jésus, lui même dit bien que « celui qui boira de l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.»Source d’eau vive jaillissante dans une vie desséchée par une existence trop terre à terre.
Ainsi, l’eau est comme l’amour : elle doit être partagée pour désaltérer, car si on ne remplace pas immédiatement l’eau recueilli, elle stagne et pourrit. La source coule toujours, et l’eau que nous lui prenons est aussitôt remplacée par l’eau qui vient à sa place… Comme l’Évangile qui est une source dont il faut puiser l’eau qu’il cache au fond de lui-même.
Bon rafraîchissement !