Lecture pour aujourd’hui :
Matthieu 24:37-44
24.42 : « Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. »
“Viens, Seigneur Jésus”, le chant de l’Avent, résonne en nous comme une invitation à embrasser consciemment un espace délibérément laissé vacant, une inaccomplissement choisi au sein de toute l’histoire du monde comme de l’histoire chrétienne. La plénitude parfaite demeure toujours à l’horizon, et nous ne sommes pas pressés de l’atteindre dès maintenant.
Ainsi, le champ de la vie reste ouvert, accueillant la grâce et un avenir façonné par Dieu plutôt que par nos propres efforts. C’est cela, être “éveillé”, comme nous le suggère l’Évangile ! D’autres termes tels que conscient, vivant, attentif, alerte sont également appropriés pour décrire l’Avent. C’est avant tout un appel à la pleine conscience, à la présence constante et une mise en garde sur le coût élevé de la conscience. Ce que le théologien allemand Dietrich Bonhoeffer appelait Le prix de la grâce…
Lorsque nous insistons pour être satisfaits les uns des autres, lorsque nous exigeons que l’histoire se plie à nos conditions, lorsque nous réclamons la dissipation de notre anxiété ou de notre insatisfaction en disant, d’une manière ou d’une autre : “Pourquoi n’as-tu pas été ceci pour moi ? Pourquoi la vie n’a-t-elle pas fait cela pour moi ?”, en fait, nous hésitons à dire : “Viens, Seigneur Jésus”. Nous rechignons à attendre l’image complète qui est toujours offerte par Dieu.
Le chant de l’Avent “Viens, Seigneur Jésus” représente un saut dans la liberté et l’abandon, une posture que l’on peut justement appeler la vertu d’espérance. La vertu théologique de l’espérance, si chère à Charles Péguy, se manifeste comme une volonté patiente et confiante de vivre sans limite, sans clôture, sans résolution, tout en trouvant satisfaction et même bonheur, car notre contentement se situe maintenant à un niveau supérieur, et notre source est au-delà de nous-mêmes. Nous croyons en son retour, tout comme Jésus est venu dans notre passé, au cœur de nos dilemmes personnels et au sein de notre monde souffrant. Notre passé chrétien devient ainsi le prologue de notre aventure chrétienne, et “Viens, Seigneur Jésus” n’est pas un cri désespéré, mais un cri confiant d’une espérance qui transcende les dimensions terrestres, un authentique cri confiant d’espérance cosmique…
La question spirituelle pour aujourd’hui :
Demandons nous comment nous pourrions-nous explorer et développer notre capacité à embrasser l’ouverture et à vivre sans nous imposer de limites strictes, tout en continuant d’attendre la venue du Seigneur Jésus pendant ce temps de l’Avent ?
La prière du jour :
Seigneur,
pendant ce temps sacré de l’Avent,
nous te prions avec un cœur ouvert et attentif.
Aide-nous à vivre sans clôtures,
à embrasser l’inaccomplissement choisi,
et à dire avec confiance :
“Viens, Seigneur Jésus”.
Accorde-nous la grâce de la pleine conscience,
de l’éveil spirituel,
et fortifie notre espérance cosmique en ton retour.
Amen
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