Samedi 9 décembre
Lecture pour aujourd’hui :
Matthieu 9.35-10.1, 5a,6-8
« Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. En allant, proclamez la bonne nouvelle : “Le royaume des cieux s’est approché ».
Nous, disciples de Jésus, vivons dans une époque où la reconnaissance de la vue d’ensemble est aussi rare qu’elle l’était au temps de notre Maître. Les douze apôtres eux-mêmes ont eu du mal à saisir cette perspective. Nous comprenons que cette compréhension profonde ne sera jamais populaire ni destinée aux masses, à moins que les consciences ne s’éveillent. Trop souvent, la société parfaite, le « paradis » ou même l’église sont substitués à la vraie et grande image, créant un déséquilibre entre le “maintenant” et le “pas encore”.
Jésus nous a transmis un message essentiel pour la profondeur et la réforme de toutes les religions. Il fut un réformateur radical de sa propre religion, et ses critiques s’appliquent non seulement à “ces Juifs incorrigibles” de son époque, mais aussi au catholicisme, à l’orthodoxie et aux réformes protestantes des derniers cinq siècles. Nous sommes tous dans un état d’entre-deux, vivant à la fois dans le “maintenant” et le “pas encore”.
Dans le passage évangélique du jour, Jésus semble s’adresser symboliquement aux personnes spirituellement égarées au sein de la communauté, représentées métaphoriquement comme les “brebis perdues de la maison d’Israël”. Cet appel symbolise son intention de ramener son peuple à une foi authentique, plutôt que d’initier une nouvelle religion à ce stade. Toutefois, le texte suggère que cette quête d’authenticité a, au fil du temps, été interprétée par certains comme une transition vers le christianisme, en particulier parmi ceux qui étaient spirituellement éveillés.
Aujourd’hui, nous nous reconnaissons dans la symbolique des “brebis égarées” du “nouvel Israël”, une expression englobant l’ensemble de la communauté spirituelle et dépassant les frontières religieuses conventionnelles. Nous comprenons que la recherche de l’authenticité perdure, tout en reconnaissant que les schémas d’illusion constituent des défis universels à toutes les époques et dans toutes les traditions religieuses.
La prière du jour :
Seigneur, notre guide et berger,
En cette période de l’Avent, ouvre nos yeux et nos cœurs à la profondeur de ta vérité. Aide-nous à reconnaître la vue d’ensemble de notre existence, à vivre pleinement dans le “maintenant” tout en gardant le regard fixé sur le “pas encore”. Éclaire nos consciences pour que nous évitions les illusions de la perfection sociale, du paradis terrestre ou d’une église idéalisée.
Que nous puissions suivre le message contre-intuitif de Jésus, chercher l’authenticité dans notre cheminement spirituel, et rester éveillés aux pièges des illusions qui persistent à travers les époques et les traditions religieuses. Que notre quête d’authenticité soit une lumière qui brille au-delà des frontières religieuses, unissant la communauté spirituelle dans le respect de la vérité.
Nous te prions, ô Seigneur, d’ouvrir nos cœurs à la profondeur de ta sagesse et de nous guider sur le chemin de la vérité. Amen.
La question spirituelle pour aujourd’hui :
Comment pouvons-nous, en tant que disciples de Jésus, cultiver une vision d’ensemble dans notre vie quotidienne, tout en évitant les substituts de la réalité spirituelle, tels que la recherche d’une société parfaite, le paradis terrestre ou même une conception idéalisée de l’église ?
Si vous souhaitez partager une remarque, un commentaire, une contribution… écrivez nous :
contact@epuch.fr