Mardi 12 décembre
Lecture pour aujourd’hui :
Matthieu 18,12-14
Matthieu 18,14 : Ce n’est pas la volonté .de votre Père qui est aux cieux qu’il se perde un seul de ces petits.
Chaque paroisse devrait prendre le temps d’inviter un aumônier ou un visiteur qui intervient dans les maisons d’arrêts et les prisons. Chacun pourrait découvrir des personnes qui trouvent cela gratifiant de prêcher à des hommes et des femmes mis à l’écart de la société. Tout simplement parce que ces hommes et ces femmes ne sont pas perdus dans des mondes de mots, où tout est rendu vague. Ils savent très bien ce qui détruit les relations humaines et parfois comment cela les détruit. Il n’y a tout simplement pas le même type de protection ou de capacité de déni dans leur conscience, parce que tous ont, d’une façon ou d’un autre, touché le fond de la précarité des existences. Chacun pourrait entendre et réaliser qu’il est possible de toujours parler vrai, directement et sans aucune ambiguïté, dans la prison, alors que dans les paroisses il faut rester délicat et « attentionné » dans son langage comme dans ses expressions.
Réalisons que les hommes et les femmes qui se retrouvent dans l’univers pénitentiaire doivent, quoiqu’il en soit, puiser en elles-mêmes dans des endroits où nous n’avons pas besoin d’aller.C’est pour cela que la religion, dans son sens le plus large, en elle-même, ne suffit pas à ces femmes et à ces hommes. Ces femmes et ces hommes doivent apprendre, dans une relative solitude, à se frayer un chemin jusqu’à la foi. Et, lorsqu’ils y parviennent, ce qui est beaucoup plus fréquent q’on ne croit, il s’agit souvent d’une foi authentique et profonde.
Il est habituel d’entendre dire que la religion comme « opium » est pour les gens qui ont peur de Dieu (voire même pour certains peur d’un châtiment ou d’un enfer)… C’est oublier, et la nouvelle traduction et interprétation du Notre Pere y contribue, que la spiritualité, qui nous relève de nos égarements existentiels, est pour tous ceux qui traversent tentations, épreuves et autres « enfers »… Bref pour tous ceux qui, tel Shaül sur le chemin de Damas, « subissent » Dieu lui-même…
Nous, qui pourrions nous qualifier, pour reprendre une terminologie biblique de « gentils », n’avons généralement pas besoin de nous gratter les plaies de l’existence pour revenir à la foi. C’est tant mieux et louons et bénissons Dieu pour qu’il en soit ainsi. Nous sommes à l’aise avec la religion extérieure et la moralité polie depuis longtemps. Et soyons sûr que Dieu, parce que nous sommes aussi ses « petits », conduit chacun d’entre nous, chacun par un chemin différent, de sorte que la religion que nous partageons fraternellement en communauté advienne à être authentiquement foi, amour, humilité et compassion. Aucun des “petits de Dieu ne sera perdu“.
La prière du jour :
Seigneur,
Dans cette période de l’Avent, nous venons à Toi avec humilité et espérance, reconnaissant la valeur de chaque âme.
Nous te prions, Seigneur, pour que notre propre foi, souvent vécue dans un confort relatif, puisse s’enrichir de la compréhension et de la compassion. Que nous, qui nous considérons comme des “gentils”, puissions apprendre de ceux qui ont été confrontés aux épreuves les plus dures. Guide-nous pour que notre pratique religieuse, loin d’être superficielle ou simplement morale, devienne une véritable expression de foi, d’amour, d’humilité et de compassion.
Rappelle-nous, Seigneur, que Tu es le berger de toutes Tes brebis, et que nul parmi Tes enfants n’est perdu à Tes yeux. Aide-nous à reconnaître Ta lumière en chacun, et à travailler ensemble pour construire une communauté où chacun peut trouver sa place et sa voie vers Toi.
Dans l’attente de la venue de Ton fils, nous Te prions avec espérance et amour.
Amen.
La question spirituelle pour aujourd’hui :
Comment notre compréhension de la foi et de la spiritualité est-elle élargie et approfondie lorsque nous nous engageons avec ceux qui vivent ou ont vécu des expériences de vie radicalement différentes des nôtres, en particulier ceux qui ont connu des épreuves extrêmes ?
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