Oui, Dominique Deschamps de Béziers nous a fait à nouveau le plaisir de venir et présenter un culte.
Bien d’actualité, on y parlait de la persévérance et de l’endurance, entre autre. Je vous laisse découvrir sa prédication :
Lectures bibliques :
I Corinthiens 9 v 24 à 27
Prédication :
Depuis un mois, nous sommes en été, synonyme de vacances, de repos, de voyage mais aussi de sport et en cet été 2024 le sport est d’actualité : il y a eu l’euro de foot, puis le Tour de France cycliste, maintenant les Jeux Olympiques et dans quelques semaines les Jeux Paralympiques à Paris.
Oui, du sport, il y en a qui en font à des niveaux plus ou moins haut, pour le plaisir ou pour être en forme, il y en a qui le regardent à la télévision, il y en a qui assistent aux manifestations sportives, et il y en a pour qui cela n’a aucun intérêt.
Dans la Bible en dehors des allusions de Paul il n’est pas fait mention de sport, par contre on marche beaucoup : la fuite d’Egypte, l’errance dans le désert, les marches de Jésus ; il est vrai que c’était le moyen de déplacement habituel, pas du sport, mais il fallait avoir la condition physique et de la constance, de la ténacité, de l’endurance.
Nous sommes donc en Grèce au tout 1er siècle.
Corinthe est une ville grecque riche de son commerce, riche de sa culture grecque, cette culture dont la poésie, la philosophie, les sciences, la politique ont largement influencé notre histoire moderne.
Dans la culture grecque il y a aussi une large tradition sportive : les jeux olympiques bien sur et à Corinthe il y a les jeux isthmiques qui ont lieu tous les 2 ans.
Dans l’église judéo-chrétienne du premier siècle le sport n’était sûrement pas très bien vu, il était support de traits que les juifs et les 1ers chrétiens avaient en horreur :
-
les sports se pratiquaient les corps nus, ce qui choquait la pudeur judéo-chrétienne
-
les compétitions avaient lieu principalement lors de fêtes religieuses païennes
-
un des buts du sport était, outre les compétitions, la préparation des hommes à la guerre
A cause de tout cela il a fallut des siècles avant que sport et religion se réconcilient et les protestants ont eu leur rôle dans cette réconciliation. De façon pragmatique, ils ont jugé que les activités sportives permettraient aux jeunes d’éviter des activités plus néfastes, de là peut-être l’idée d’un esprit sain dans un corps sain. Ce sont aussi des protestants, pasteurs pour la plupart qui ont inventé des jeux collectifs tels le backet ou le volley mettant en valeur : le collectif, la solidarité.
Revenons à nos versets :
Nous pouvons comprendre que Paul, issu de la tradition juive où le sport est loin d’être une priorité, ne semble pas être le mieux placé pour en parler, et pourtant …
Paul sait tout cela, il connaît la ville et sa culture grecque, il y a vécu, y a fondé l’église de Corinthe. C’est une église cosmopolite, avec des juifs et des grecs, des riches et des personnes modestes, des hommes libres et des esclaves. Par ses écrits, il veut enseigner, fortifier le foi et transmettre l’enseignement de Jésus.
Cet enseignement, il l’a fait sien et il a aussi compris la manière d’enseigner de Jésus en faisant référence à des situations quotidiennes, des situations ordinaires. Et ici il fait référence au sport qui prenait de la place dans le quotidien des corinthiens. Il réutilisera la comparaison sportive dans une lettre aux Hébreux : “Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée”.
L’apôtre utilise donc un procédé littéraire : la métaphore, en assimilant en premier lieu le but à atteindre par le coureur : la victoire, au salut du croyant. Le but du croyant est d’être sauvé du péché, c’est à dire être sauvé de ce qui le sépare de Dieu, donc accepter Jésus comme maître de sa vie.
Les coureurs sont les croyants qui veulent atteindre le but sauf que le salut n’est pas que pour un seul, il est pour tous, peu importe que l’on soit premier ou dernier.
Comme le coureur, le croyant doit atteindre son but et pour cela il doit “courir de manière à remporter le prix”; pour cela les athlètes s’imposent une discipline sévère.
Nous le savons, pour pouvoir courir ou marcher vite et / ou longtemps, pour pouvoir atteindre un but éloigné il faut de entraînement, il faut avoir une certaine forme physique.
Donc Paul suggère pour les croyants une discipline sévère, comme celle des sportifs, mais il ne donne pas de précisions, nous pouvons juste imaginer que cela porte sur la foi et les conséquences qu’elle a dans la vie du croyant.
Car la forme, comme la foi ont besoin d’être entretenues, l’une par une discipline physique (alimentation, entraînement) l’autre par l’alimentation et entraînement de l’âme avec l’écoute, la méditation de la Parole de Dieu et sa mise en pratique.
Dans les 2 cas il ne faut pas perdre de vue le but et au verset 25 Paul apporte une nuance entre la métaphore et la foi : la couronne (de laurier, de chêne ou autre végétal) qui couronne la performance sportive est éphémère celle qui couronne la foi est incorruptible, c’est celle du salut offert et accepté.
Voici donc la discipline qui est proposée : étudier, écouter cette Parole qui nous est offerte et cela avec la ténacité, la persévérance du sportif, c’est ce que nous faisons selon nos possibilités en venant au culte le dimanche, en lisant la Bible seul ou en groupe, en méditant et en trouvant des moyens de la mettre en pratique.
Oui Paul se compare à un sportif, compare les croyants à des sportifs. Les yeux sont fixés vers un but : le salut et que cette bonne nouvelle soit annoncée à tous, il veut se donner les moyens, il ne veut pas peiner pour rien et il veut qu’il en soit ainsi pour tous les croyants.
A l’époque de l’apôtre les sports d’équipe n’existaient pas, mais il est tout a fait envisageable que si cela avait été Paul aurait mis l’accent aussi sur les valeurs de solidarité, d’esprit d’équipe qui sont des qualités indispensables dans ces disciplines, qui sont indispensables dans toute vie communautaire.
Il y a plus : être sauvé ne suffit pas, il faut pour que la victoire soit parfaite, partager la bonne nouvelle du salut avec les autres et cela peut se faire en témoignant par nos paroles et nos actes de la place de Dieu dans nos vies.
Aujourd’hui nous sommes au cœur d’évènements sportifs qui prennent bien de la place dans les médias, mais aussi dans la vie de bon nombre et j’ai souhaité partager avec vous ces quelques réflexions pour un culte où il n’y a pas de profonde théologie ni grande philosophie mais il y a tout de même un message à entendre .
Chaque fois que nous assistons à un événement sportif, chaque fois que nous faisons du sport, ne boudons pas notre plaisir et si nous ne l’aimons pas ce n’est pas grave.
Avant tout pensons au message de ces 4 petits versets qui sont pour tous, ils peuvent nous nourrir en nous redisant que le modèle de ténacité des sportifs est à prendre, même si on est sportif comme une chaise longue, pour atteindre les buts de vie qui nous sont donnés par la foi.
A Dieu seul soit la gloire