Culte franco-tchèque avec l’église de Litomerice

Nous avons eu le plaisir de recevoir à nouveau, après 5 ans, l’équipe de l’église protestante tchèque.

Un culte franco-tchèque a été présenté, suivi d’un buffet partagé.

Un vidéo avec la présentation de leurs diverses activités nous a donné  encore une fois très envie d’y aller !

Marc 8 v 27 à 38 (Une histoire de recadrage !) A Quelle est notre attente commune ?

1 Pierre recadre Jésus : Sœurs et Frères en Christ,

Voici un récit dont la fonction première est un recadrage en règle ! Par exemple, Pierre recadre Jésus lorsque Celui-ci lui décrit son futur proche. Pierre le rabroue littéralement. Genre en langage d’aujourd’hui : « arrête de dire ce genre de sottise : que tu vas souffrir, que tu vas être rejeté par les anciens, puis tuer pour te relever de la mort trois jours après. Je sais que tu y tiens, mais c’est très mauvais pour la com ce genre de discours ! Cela ne passera pas du tout dans les médias. Tu vas être taxé de dépressif, de nationaliste, d’enthousiaste, d’illuminé, de populiste et surtout pas de progressiste ou de raisonnable que sais-je encore ! Bref, toutes les paroles extraordinaires que tu nous as communiqué, toutes les guérisons que tu as accomplies, sans oublier la multiplication des pains et des poissons tout cela sera balayé et les gens t’écouteront moins. Ils vont arrêter de te suivre ! Revois donc ton plan de com ! Puis entre nous, les donateurs vont prendre peur et nous n’aurons plus assez d’argent pour nous et les pauvres qui nous accompagne ! »

2 Jésus Recadre Pierre

Pierre donc recadre Jésus, alors que Jésus quelques minutes avant cela avait fait de même. Il était hors de question que Pierre communique sur cette réalité étonnante que Jésus était le Christ. (Le Christ, c’est-à-dire celui qui a été choisi par Dieu pour accomplir un évènement qui doit transformer le cœur de l’humanité et la création tout entière.) Pourquoi Jésus entreprend ce recadrage, et intime-t-il à ses proches collaborateurs de ne pas communiquer sur le fait qu’il était le Christ ? Tout simplement parce qu’il y avait une réelle attente sur cette question. En effet, les populations attendaient toutes un Christ, leurs Christ ! Un Christ qui s’approche de leurs désirs ! Un christ qui corresponde à leurs compréhensions, leurs interprétations du monde et de Dieu. Un Christ qui instaurerait enfin une vraie justice sur terre ! Notre justice ? Ou la justice selon Dieu ? toutes ces attentes paraissent légitimes à la première écoute.

3 Aujourd’hui qu’elle est notre attente commune ? Il y en a-t-il une ?

Aujourd’hui qu’elle est notre attente commune ? Il y en a-t-il une ? Nous nous attendons à un prochain attentat ? A une crise politique, institutionnelle et financière ? A une nouvelle révolution technologique. A un cataclysme écologique. A un bien être individuel ? C’est peut-être cela l’attente commune aujourd’hui : trouver un bien être individuel en communion avec la nature, les animaux et les proches…. Nous ne nous attendons plus à Dieu, et encore moins à la venue en gloire du Christ crucifié ressuscité. Cela est certes enfoui dans notre mémoire en bon lecteur de la Bible que nous sommes. Cette réalité à venir n’est plus aussi prégnante et s’apparente plus à un film de science-fiction. Et pourtant, c’est une réalité toujours actuelle. Maranatha dit la Bible : le Seigneur vient ! Si ce récit nous rejoint particulièrement aujourd’hui c’est par ce qu’il pose donc comme question majeure : qu’elle est notre attente profonde dans cette vie que nous menons ?

4 Pourquoi suivons-nous Jésus ?

Creusons un peu cette question toute simple : Pourquoi suivons-nous Jésus ? Par exemple le témoin Pierre dans un évangile s’adressant à Jésus dit : parce-que tu es le seul à avoir des paroles de vie éternelles ? d’autres témoins disent : Parce que La vie de Jésus est passionnante à suivre ! Parce que j’ai vécu son pardon en profondeur ? D’autres encore : parce que sa parole m’a mis debout. D’autres : parce que notre famille a toujours été chrétienne d’expression protestante ? Par ce que le temple était ouvert, alors je suis allé voir ce que faisaient et disaient les chrétiens du coin et j’ai été accueilli en toute simplicité, depuis j’y suis encore ? d’autres disent : Parce que chaque fois que je lis la Bible, il y a un je ne sais quoi qui m’interpelle, qui me met en marche mais j’ai du mal à comprendre ce que l’on attend de moi, ce que Jésus Christ attend de moi ? Mais j’y reviens sans cesses. D’autres disent : parce-que lorsque je joue de la musique ou que je chante pour Jésus, le Christ, pour Dieu, pour l’Esprit Saint une joie m’inonde, une paix m’envahie…Bref, autant d’individus et autant de parce que possible et de parcours particulier. Il est difficile de répondre donc de manière générale à cette question du pourquoi nous suivons Jésus Christ. Et c’est, peut-être cela qui fait le charme de nos communautés. C’est la diversité des parcours.

5 C’est Lui qui fait le premier pas

Cette diversité de parcours qui caractérise notre communauté ne doit pas nous faire oublier l’agir discret de l’Esprit Saint dans nos vies. Cette mise en route dans les pas du Christ n’est pas seulement de notre fait. C’est Lui qui fait le premier pas, c’est Lui qui vient à notre rencontre. C’est lui qui se lie à nous et convoque notre confiance, notre fidélité, notre engagement à son égard. Depuis le commencement Dieu est décrit comme Celui qui appelle et l’être l’humain comme celui qui répond favorablement à l’Appel de Dieu. Ce n’est pas une figure de style, c’est une réalité spirituelle.

6 Sommes-nous fiers de Jésus Christ ?

La finale de ce récit, et ce sera ma conclusion, est sans appel. Elle nous place devant notre liberté et responsabilité de chrétien. La question que nous pose Jésus ce matin est celle-ci : avons-nous honte de Lui et de ses Paroles ? Et lorsque je dis cela, je suis le premier concerné, bien évidemment. Arrivons-nous à assumer ce qu’il nous dit, individuellement, familialement, communautairement, socialement ? Arrivons-nous à le témoigner paisiblement ? A l’époque de Jésus les individus étaient, tout comme nous, soucieux de ce que pensaient les autres d’eux, soucieux de leurs images sociales. Pour dire les choses autrement et d’une manière plus positive, sommes-nous fiers de Jésus Christ, de ses paroles, de l’action qu’il a réalisé sur la croix pour toute l’humanité et la Création ? Sommes-nous prêts à le partager avec celui ou celle qui est à côté de moi ? Alors, si nous sommes, un tant soit peu, fier de sa Parole, de cette Parole qui nous met en route, qui nous relève, qui nous aime, qui nous guérit, qui nous envoi, nous savons ce qu’il nous reste à vivre et à faire avec tous celles et ceux que Dieu nous permet de rencontrer. Amen

 

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