Prédication de Jean-Pierre MOLINA

Jn20/19-31

1 texte qui parle de notre lien avec les gens dont nous le tenons. 1 t q p du lien entre ce que ns croyons et ce que croient ces gens (29).

Ils croient aux apparitions – du moins à celles de Jésus – et ils en tiennent le compte (21/14). Comme l’apôtre Paul. Pas de rapport direct Pl – Jn mais la marque d’une volonté commune de ne pas passer pour des fantaisistes ou des menteurs. Ici l’évangile de Jn nous met en présence de notre sosie, celui qui ne croit pas aux histoires de passe-muraille.

Il s’appelle Thomas mais on le nomme Didyme ce qui veut dire jumeau en grec. Un surnom? Non, parce que Thomas, en araméen veut dire … jumeau. Ce qui tendrait à montrer que dans le milieu de Jésus on ne parlait pas seulement araméen. Version française du v24 : Thomas, appelé Didyme appelé jumeau… Et où se trouve le jumeau de ce jumeau? Mystère. Sauf si vs admettez ma proposition : Thomas le douteur est le jumeau des douteuses et des douteurs qui lisent cette histoire.

1. Thomas le jumeau

Il faisait partie des proches de Jésus : cité au nombre des 12 par les 4 év (Mt 10/3, Mc 3/18, Lc 6/15, Jn 20/24 ), il apparaît un peu plus souvent chez Jean et toujours dans une attitude sceptique ou dubitative : À ses compagnons qui essaient de dissuader Jésus de retourner en Judée où ses ennemis l’attendent il dit « Allons avec lui … mourir »(11/16),et à Jésus « Nous ne savons pas où tu vas, comment pourrions-nous connaître le chemin qui y mène? » et ici: « je ne croirai rien si je ne touche pas du doigt ses blessure ». C’est peu mais assez pour savoir que l’homme qui refuse de croire à la résurrection n’est pas n’importe qui : pas un traître, pas un dégonflé, pas un touriste. Un fidèle parmi les proches, un homme qui n’a pas peur de la mort mais peur d’être déçu à propos de ce qu’il aime par dessus tout : un douteur.

(2. Dessin

le disciple qui voit avec ses mains, les yeux bandés, le bandeau qui tombe, le disciple qui se retrouve au 21ès (avec sa jumelle)-> Plusieurs possibilités : yeux ouverts – sans Jésus à « voir », yeux fermés cœur ouvert, distrib prix …)

2. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.

« Mon Seigneur et mon Dieu !» pas l’énoncé d’une doctrine : la confession de foi absolue. Pourtant Thomas ne deviendra pas aux yeux de l’évangile l’incarnation de la foi véritable. La foi véritable c’est ici, ce dimanche matin qu’on la trouve : croire sans avoir vu. Car ce n’est pas pour Thomas qu’on a écrit l’évangile de Jean, c’est pour nous : « on a écrit ces signes dans ce livre pour que vous croyiez que jésus est le Christ, le f de D et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom »

Les disciples de Jésus ont suivi Jésus, et puis perdu Jésus, et la foi, dans le mm naufrage; et retrouvé la foi parce qu’ils avaient retrouvé Jésus, vivant après avoir été mort. Mais pour nous rien n’est aussi direct; nous croyons par leur intermédiaire, nous croyons parce que nous faisons confiance : à eux qui vivaient il y a longtemps dans un monde sans électronique qui n’existe plus , et à ceux qui croient en mm tps que nous, dans notre monde colonisé par la technique, ceux qui nous entourent dans la foi . Nous croyons parce que l’expérience quotidienne nous démontre que croire au Dieu de Jésus donne du sens à la vie. Nous appartenons à la catégorie de ceux qui croient au Christ, crucifié et ressuscité, sans l’avoir vu.

3. Croire que Jésus est le X

Il faut tout de mm se demander en quoi la vision d’un revenant couvert de plaies peut amener à une telle conclusion. Voir un mort qui n’est plus mort peut conduire à croire au miracle, à la médecine , à la puissance de dieu, à la magie…mais que veut dire « croire que Js est le Christ? » Christ se dit Messie dans la langue parlée au pays de Jésus; et dans la langue que nous parlons messie se dit Superman ou Führer ou ayatollah ou Poutine ou n’importe lequel des 1000 noms servant à désigner le justicier absolu qui écrase les méchants pour leur bien et réduit les peuples en esclavage pour leur grandeur. Croire que c’est Jésus le Christ et le FdD signifie non seulement reconnaître l’approbation que Dieu lui apporte en le réveillant de la mort, mais aussi opter pour un mode de vie contraire aux appétits de domination qui régissent le monde. Croire que Jésus est le christ c’est contre la mort l’acte le plus consolant à notre portée, et pour l’amour contre le mépris l’engagement le plus compromettant . Voilà à quoi jésus nous appelle. C’est dire si lui ne doute pas de nous.

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Supplément :

Changement de ton si nous remontons plusieurs versets + haut : v10-23 apparition de Jésus aux 12 – Thomas (et Judas).

23 = Don du St Esprit comme pouvoir de « remettre ou ne pas remettre »(cf rémission) retenir ou ne pas retenir cm Luc 7/49.

(Dessin casseroles)

Propos de curé à des curés comme Luc 16/9/ Pierre et le pvr des clefs? ou parole à éclairer p Jn8 / le droit de lancer la pierre?

Destiné à tous les Chrétiens? Aux 12 ?

Un pouvoir donné avec et comme le St Esprit. Même question que pour les autres formes de pouvoir dans la B : pouvoir de D confié par D, assorti d’une responsabilité considérable. Un cadeau ou une charge? Dont le détenteur légitime – Jésus – use par le célèbre : Je ne te condamne pas non plus, va et ne pèche plus.

Quel lien avec Thomas? Le rôle de Th tourne autour de la question voir et croire qui se pose déjà au moment de l’entrée dans le tombeau. Thème de l’absence : il faut croire ou ne pas croire devant un corps absent dans un tombeau vide.

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