Depuis ce mercredi 14 février…

une lecture, une méditation quotidienne, une oeuvre commentée et une prière….

Le Carême ne fait pas partie de la tradition des Eglises de la Réforme. Les Réformateurs ne se sont pas prononcés à son sujet. Les Églises réformées n’imposent donc pas de pratiques de pénitence ou de jeûne, et l’insistance, durant cette période, porte encore et toujours sur la prédication et la méditation.

Cette absence d’ascèse particulière, de repentance, d’actes de contrition est bien ce qui différencient les Églises issues de la Réforme. Pour les adeptes de ses dernières le salut s’obtient par la foi seule en sorte qu’il n’est pas besoin d’accomplir des œuvres particulières pour l’obtenir.

Pour autant, depuis quelques années les Églises réformées retrouvent l’utilité de ce temps qui précède Pâques, même s’il n’existe aucune règle institutionnelle en la matière. Le Carême peut, dans notre vie chrétienne, correspondre à un temps de réflexion. Une période pendant laquelle on peut se demander, ou se redemander, ce que signifie être disciple du Christ dans notre quotidien.

Autrement dit, ce temps devient l’occasion de prendre du recul, de faire un bilan des orientations que l’on donne à sa vie. En mesurant l’écart entre la réalité et ce que Dieu pourrait attendre de nous. Cela procède plus de la réflexion que d’actes concrets.

Bref, cette période de 40 jours est un bon moment de pédagogie chrétienne…. Ce qui en soit est toujours une bonne chose…

Profitons en et bon Carême 2024 !

Pasteur Jean-Paul Nunez

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Depuis ce mercredi 14 février…

une lecture, une méditation quotidienne, une oeuvre commentée et une prière….

Chaque jour :

Lecture

EsaIe 58.6-11 : Voici le genre de jeûne que je préconise: détacher les chaînes dues à la méchanceté, dénouer les liens de l’esclavage, renvoyer libres ceux qu’on maltraite.

Mettez fin aux contraintes de toute sorte! Partage ton pain avec celui qui a faim et fais entrer chez toi les pauvres sans foyer!

Quand tu vois un homme nu, couvre-le! Ne cherche pas à éviter celui qui est fait de la même chair que toi!

Alors ta lumière jaillira comme l’aurore et ta restauration progressera rapidement, ta justice marchera devant toi

et la gloire de l’Eternel sera ton arrière-garde.

Alors tu appelleras et l’Eternel répondra, tu crieras et il dira: «Me voici!» Oui, si tu éloignes du milieu de toi la contrainte, les gestes menaçants et les paroles mauvaises, si tu partages tes propres ressources avec celui qui a faim, si tu réponds aux besoins de l’opprimé, ta lumière surgira au milieu des ténèbres et ton obscurité sera pareille à la clarté de midi.

L’Eternel sera constamment ton guide, il répondra à tes besoins dans les endroits arides et il redonnera des forces à tes membres.

Tu seras pareil à un jardin bien arrosé, à une source dont l’eau n’arrête jamais de couler.

Méditation

Ce passage d’Esaïe 58:6-11 offre une vision profonde et transformatrice du jeûne, particulièrement pertinente à l’approche du Carême qui commence dans quelques jours. Ce texte ne se contente pas de décrire les pratiques extérieures du jeûne, mais il s’attache à dévoiler l’essence spirituelle et sociale de cette pratique, en mettant l’accent sur la justice, la libération et le partage.

Le prophète Esaïe nous interpelle sur la nécessité de vivre notre foi de manière active et concrète, en étant des agents de changement dans la société qui est la notre. Le jeûne préconisé ici est un jeûne qui brise les liens de l’injustice et qui ouvre nos cœurs à l’amour et au service de Dieu et de notre prochain. C’est un appel à une conversion personnelle et communautaire, où notre spiritualité doit se traduire par des actions tangibles en faveur de la justice et de la miséricorde.

Quoiqu’il en soit, la justice de Dieu nous précède, et sa gloire est notre arrière-garde. Dieu promet d’être à nos côtés, de répondre à nos besoins et de nous guider, nous rendant semblables à un jardin bien arrosé, symbole de vitalité et de renouveau.

Ce texte est une invitation à vivre un Carême qui transforme non seulement nos cœurs, mais aussi le monde qui nous entoure, en répondant aux cris des opprimés et en partageant généreusement les dons que Dieu nous a confiés.

Oeuvre

Cette peinture, La Conversion de Saint Paul par Le Caravage, illustre le moment dramatique de la conversion de Saul de Tarse, le persécuteur des chrétiens, qui devient Paul l’apôtre après une expérience de révélation sur le chemin de Damas. L’œuvre met en scène Paul renversé au sol, ébloui par une lumière, symbolisant sa soudaine prise de conscience spirituelle et son changement radical de vie.

Le Caravage utilise un contraste saisissant entre lumière et ombre pour mettre en évidence le moment de la conversion, soulignant la puissance de la grâce divine capable de transformer les cœurs et les esprits. Cette image peut servir de métaphore pour le Carême, une période consacrée à la transformation personnelle…

“La Conversion de Saint Paul” invite à la réflexion où, dans nos propres vies, nous sommes appelés à changer de direction, à abandonner nos anciennes voies pour embrasser un chemin de foi plus profond. Elle rappelle que le changement et la croissance spirituelle sont possibles, quel que soit notre passé, et que la grâce de Dieu est toujours à l’œuvre, prête à nous guider vers une vie autre…

Prière

Père de bonté, Dieu de miséricorde,

Nous Te prions inspirés par la conversion de Saint Paul, telle que Le Caravage l’a immortalisée. Que Ta lumière, si éclatante sur le chemin de Damas, illumine aussi nos propres chemins…

Comme Paul, renversé par la force de Ta présence, accorde-nous le courage de nos propres conversions, de ces moments de révélation où Ton amour et Ta grâce nous invitent à un regain spirituel.

Que ce Carême, qui commence ce mercredi 14 février, accompagné tous les jours par une méditation et une prière, soit un temps de transformation intérieure, où nous puissions nous rapprocher de Toi.