Esaïe définit le jeûne d’une manière toute nouvelle et plutôt “séculaire”. Certains affirment que c’est ce genre d’écrits qui a valu à Ésaïe d’être tué. Il accuse et condamne ses compatriotes de “s’affliger” et de “baisser la tête” par des observances rituelles, des jeûnes et des prières formelles au temple, mais qui passent largement à côté de l’essentiel de la foi.
Ésaïe dit explicitement que Dieu préfère un autre type de jeûne qui change notre style de vie et ne se contente pas de punir notre corps. (Le pauvre corps est toujours le bouc émissaire disponible pour éviter de toucher à notre bourse, notre calendrier ou nos préjugés). Esaïe réclame très ouvertement la justice sociale, la non-agression, le retrait de nos pieds de la nuque des opprimés, le partage de notre pain avec les affamés, l’abandon de notre sentiment de droit et les discours malveillants. Il dit très clairement que c’est cela le vrai jeûne que Dieu veut !
Il est probable que Jésus connaissait bien ce passage en raison de son sermon parallèle sur les brebis et les boucs (Matthieu 25)
Quoiqu’il en soit, ce passage s’insère parfaitement dans le bref évangile expliquant pourquoi Jésus et ses disciples ne jeûnent pas. En fait, il dit “parce que ce n’est pas le bon type de jeûne”. Puis il introduit un thème et une métaphore qu’il développe progressivement : la vie comme un banquet de mariage, avec lui-même comme époux et l’humanité comme épouse. Il apparaîtra bientôt que Jésus ne s’intéresse pas à une élite qui accomplit correctement ses rituels mais qui refuse, par ailleurs, de participer au banquet de noces que Dieu prépare pour tous, aussi bien pour les initiés que pour tous les étrangers, éloignés et indifférants à la foi en Dieu…
Criez à gorge déployée et sans retenue, élevez vos voix comme le son d’une trompette ! Dites au peuple sa méchanceté réelle, faites-lui connaître ses vrais péchés…. . . Est-ce là le type de jeûne que je souhaite ? Est-ce que vous appelez cela un jour de jeûne agréable à Dieu ? “
Esaïe 58:1, 5
“Comment se fait-il que, tandis que nous et les pharisiens jeûnons, tes disciples ne le font pas ?”.
Matthieu 9:14
Père de Toute Bonté, Dieu de miséricorde, qu’est-ce que je dois laisser de coté pendant ce Carême ? Est-ce autre chose que ce que je pense ou qui m’accapare ?
Ce ‘qu’il est convenu d’appeler la la pensée non duelle est la quincaillerie intérieure qui nous rend capables de pardonner, d’ignorer les offenses, de faire preuve de miséricorde envers tous, de prendre soin des meurtris de l’existence, et même… d’aimer nos ennemis… La plupart d’entre nous sommes persuadés que nous devrions faire ces choses, mais trop souvent, nous ne savons pas comment.
En attendant, chacun peut remarquer, à juste titre, que la Bible semble également contenir beaucoup de pensées duelles. Aussi bien Moïse que Jésus, nous proposent des choix clairs et urgents ; “bénédiction ou malédiction” dans le langage de Moïse, “vrai moi et faux moi” dans les termes de Jésus.
Nous avons besoin des deux pour aller jusqu’au bout. Un choix et une décision clairs nous permettent de démarrer, de nous mettre sur la bonne voie, et ensuite, si nous restons sur cette voie, celle-ci nous ouvre à la subtilité, à la nuance, à l’ombre, aux contradictions, aux incohérences, à la rupture et à la variance dans presque tout. On se rend alors vite compte que ce que Jésus a dit est effectivement vrai : rien n’est entièrement bon, sauf Dieu seul (cf Marc 10:18). Le choix de ce Dieu tout bon nous permet de faire face à la non-bonté.
Il faut donc d’abord fixer notre trajectoire, faire un choix, s’abandonner au Grand Amour. C’est l’appel initial duel que nous entendons chez tous les prophètes et en Jésus : Dieu ou Mammon, brebis ou boucs, la porte étroite, l’épée tranchante et douloureuse du discernement et du choix. Soyons prêts à affronter les épreuves et la confusion dans lesquelles ce choix clair nous entraîne toujours… Alors, le champ se referme, mais, il s’est aussi ouvert.. C’est certes paradoxal, mais, la principale différence est que maintenant les enjeux sont réellement posés !
“J’appelle le ciel et la terre à en être témoins. Je place devant vous la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, pour que toi et ta descendance viviez, en aimant le Seigneur, en écoutant la voix et en t’attachant à Dieu.”
Deutéronome 30:19-20
“Celui qui veut sauver sa vie doit d’abord la perdre, et celui qui perd sa vie à cause de moi
la trouvera. Quel profit montre-t-elle, celle qui gagne le monde entier et qui se détruit elle-même en même temps ?”
Luc 9:24-25
Seigneur, montre-moi comment prendre de bonnes décisions et ensuite être prêt à apprendre et comprendre ce qu’elles demandent vraiment de moi…
Il semble que nous ayons besoin de commencements, sinon tout finit par dévier et décliner en des fins inutiles et tristes.
Nous sommes faits pour tellement plus !
Alors aujourd’hui, nous devons prier pour avoir le désir de désirer !
Même si nous ne le ressentons pas encore, demandons des désirs nouveaux et même inconnus. Car nous finirons par obtenir ce que nous désirons vraiment !
C’est le Saint-Esprit qui fait le désir à votre niveau le plus profond. Par conséquent, nous n’obtiendrons rien de moins que ce que nous désirons vraiment, et presque certainement beaucoup plus.
Nous sommes le désir de Dieu. Dieu désire à travers nous et aspire à la Vie et à l’Amour à travers nous et en nous. Permettez-le, dites-le, et nous trouverons notre place dans l’univers des choses. Maintenant, entendons bien : nous ne pouvons pas commencer à désirer quelque chose si nous n’y avons pas déjà légèrement goûté. Maintenant, faisons en sorte que ce désir profond et caché soit conscient, délibéré et sincère. Faisons en sorte que nos désirs soient bons et d’une grande portée en ce premier jour du Carême. Nous ne pourrions pas avoir de tels désirs si Dieu ne les avait pas déjà désirés en premier – en nous, pour nous et en tant que nous !
Rappelons-nous enfin que les nouveaux départs proviennent invariablement de vieilles choses fausses que l’on laisse mourir.
“Nous sommes les ambassadeurs du Christ, c’est en quelque sorte Dieu qui appelle à travers nous. Nous vous en supplions au nom du Christ : sachez que vous êtes un ami de Dieu . . . Nous vous supplions de ne pas recevoir cette grâce de Dieu en vain. Dieu a déjà dit : ” Au temps favorable, je t’ai exaucé ; au jour du salut, je t’ai secouru ” [Esaïe 49, 8].
Eh bien, ce temps favorable, c’est maintenant ! Aujourd’hui est le jour du salut !”
2 Corinthiens 5:20 ; 6:1-2
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“Père de Toute Bonté, donne-moi le désir de désirer ce que tu veux que je désire.”
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