Nous poursuivons avec le deuxième des chants du Serviteur et le déroulement des événements qui ont conduit à la mort de Jésus dans l’Évangile. Un passage poignant du Chant du Serviteur illustre et nous prépare à deux trahisons qui vont se produire : “Je pensais avoir peiné en vain et inutilement, je m’étais épuisé pour rien” (Esaïe 49,4). C’est certainement le sentiment humain après que quelqu’un que nous aimons s’est retourné contre nous.
Lorsque la vie ne répond pas à nos attentes, nous ressentons une douleur fulgurante appelée “trahison”. Cela nous arrive à tous de différentes manières. C’est un coup de poing dans le ventre qui nous laisse un sentiment de futilité et de vide.
Et ici, Jésus est trahi par deux de ses proches, Judas et Pierre. Plus vous avez investi d’amour et d’espoir dans une autre personne, plus la douleur de la trahison est profonde. Si la trahison se produit à un niveau profond et personnel, nous nous demandons si la personne fera à nouveau confiance. Votre cœur se “brise”. C’est l’un de ces moments cruciaux, où la rupture peut vous fermer à jamais, ou au contraire vous ouvrir à un élargissement de l’âme, comme nous le verrons en Jésus cette semaine. Ce qui se passe, c’est que nous nous retirons d’une dépendance humaine, que nous trouvons la grâce de pardonner et de lâcher prise, et que nous replaçons notre petit moi dans le Soi (Dieu), qui ne nous trahit jamais.
Pour la plupart d’entre nous, il faut des années pour y parvenir ; pour Jésus, cela semble avoir été naturel, bien que l’on ne sache pas combien de temps il lui a fallu pour y parvenir. Tout ce que nous voyons, c’est qu’il n’y a pas de paroles d’amertume, mais une description calme et sans reproche au milieu de la “nuit”, qui est presque sur nous.
“Je vous le dis en vérité, l’un de vous me livrera. . Faites vite ce que vous avez à faire’ [Judas]…. Et c’était la nuit… ‘Tu mettras fin à ta vie’ [Pierre]… Je te le dis en vérité, le coq ne chantera pas avant que tu ne m’aies renié trois fois'”.
Jean 13:21, 27, 30, 38
Jésus solitaire, tu es de plus en plus seul au fil de la semaine, jusqu’à ce qu’il ne te reste plus qu’une espérance nue mais durable en Dieu. Ne me soumets pas à une telle épreuve, je ne saurais pas comment survivre.
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