SEMAINE SAINTE - Jeudi (6 avril)

Chaque groupe a besoin de son rituel

Exode 12:1-8, 11-14 ; Jean 13:1-15

Des lectures importantes pour la journée, qui, se situent toutes dans un cadre rituel. Les anciennes religions ont toutes compris l’importance et le pouvoir des rituels de groupe. Sans eux, il n’y a pas de mémoire, pas de recréation du mythe fondateur pour chaque nouvelle génération, pas de cohésion du groupe et pas de transformation des personnes aux niveaux les plus profonds de la conscience et de l’inconscience !

Parce que le message ne peut guère être manqué dans l’Évangile, Jésus l’explicite clairement,

“Comme je l’ai fait, vous devez le faire vous aussi”, et il le répète encore plusieurs fois (Jean 13,13-20). Mais il reste important de parler de l’Exode. C’est peut-être là que les chrétiens sont les plus ignorants. Le rituel central de la Pâque définit ce peuple : “Ce sera pour vous une fête commémorative que toutes les générations célébreront en l’honneur de YHWH, comme une institution perpétuelle” (Exode 12,14).

Notons qu’il est dit que le dixième jour du mois (“avril”), ils doivent se procurer un petit agneau d’un an pour chaque foyer. Ils doivent le garder pendant quatre jours. Juste le temps pour les enfants de s’attacher à lui et pour tous de voir sa beauté – et ensuite “l’égorger au crépuscule du soir »…

 Ensuite, ils prendront son sang et le répandront sur les montants des portes des maisons. Cette nuit-là, ils doivent le manger de manière hautement rituelle, rappelant leur départ d’Égypte et leur protection par Dieu tout au long du chemin. Convenons que ce rituel  devait être un choc psychique pour tous, comme l’est toujours une mise à mort. Nous pouvons  cependant constater que la psyché humaine évolue lentement au cours de l’histoire pour identifier le véritable problème et ce qui doit mourir.

Un anthropologue culturel pourrait expliquer ce qui se passe ici. L’instinct de sacrifice est la reconnaissance profonde du fait que quelque chose doit toujours mourir pour que naisse quelque chose de plus grand. Nous avons commencé par le sacrifice humain (Abraham et Isaac), nous sommes passés à l’animal, et nous nous rapprochons progressivement de ce qui doit vraiment être sacrifié – notre propre ego bien-aimé – aussi protégé et aimé que le petit garçon de la maison.  Nous trouverons tous des travestissements et des excuses sans fin pour éviter de lâcher ce qui doit vraiment être mort pour notre propre croissance spirituelle. Et il ne s’agit pas d’autres humains (les fils premiers-nés des Égyptiens), d’animaux (agneaux ou chèvres),  ni même la “viande du vendredi” que Dieu veut ou dont il a besoin. C’est toujours notre cher moi passager qu’il faut abandonner. Jésus avait certainement une douzaine de bonnes raisons de ne pas mourir si jeune…

En devenant lui-même l’agneau symbolique de la Pâque, ainsi que le serviteur qui se lave les pieds dans l’Évangile de ce soir, Jésus rend le mouvement vers l’humain et le personnel très clair et très concret. C’est toujours “nous”, dans notre jeunesse, dans notre beauté, dans notre pouvoir…  Sinon, nous ne grandirons jamais assez pour “manger” le Mystère de Dieu et de l’Amour. Il s’agit vraiment de “passer” au niveau suivant de la foi et de la vie. Et cela ne se fait jamais sans une sorte de “mort aux niveaux précédents”. Il s’agit d’une journée honnête de très bon rituel qui rassemble tous les messages absolument essentiels mais souvent évités – la souffrance nécessaire, le partage réel, l’intimité divine et l’amour du service…

 

Lectures d'aujourd'hui​

“Voici comment vous la mangerez : les reins ceints, les sandales aux pieds et le bâton à la main, vous mangerez comme ceux qui vont quelque part. C’est la Pâque du Seigneur.”

Exode 12:11

“Jésus avait aimé les siens dans ce monde, et il voulait maintenant leur montrer son amour jusqu’à la fin…. Il ôta son manteau, prit un gant, versa de l’eau dans un bassin et se mit à leur laver les pieds.”

Jean 13:1, 4-5

 

Prière de départ​

En cette sainte nuit de prière, j’aimerais “passer une heure avec toi”, afin que tu m’apprennes comment je dois lâcher prise et comment je dois vivre. Laisse-moi voir ta beauté dans le pain, le vin et les chants, et même dans la serviette du serviteur.

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