Esaïe 55.1-2a

Vous tous qui avez soif, venez vers l’eau, 

même celui qui n’a pas d’argent! 

Venez, achetez et mangez, 

venez, achetez du vin et du lait sans argent, sans rien payer! 

Pourquoi dépensez-vous de l’argent pour ce qui n’est pas du pain? 

Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas? 

 

Ce poème d’Esaïe est une sonnette d’alarme pour nous lorsque la force du monde a failli nous faire perdre la foi, lorsque nous avons voulu l’emporter au lieu de faire confiance à la miséricorde, lorsque nous avons décidé de nous battre au lieu de laisser venir le pardon, lorsque nous avons adhéré à toutes les sollicitation du monde plutôt qu’au Dieu de l’Évangile qui offre des cadeaux gratuits.

Le carême est une question, un don et un appel.

Les questions du carême sont les suivantes :

Que faisons-nous ?

Travaillons-nous pour ce qui ne nous satisfait pas ?

Dépensons-nous pour ce qui n’est pas du pain ?

Les dons du Carême sont gratuits, des dons de l’Évangile qui soutiennent la vie.

L’appel du carême est de porter de nouveaux fruits. Faisons ce qui est en phase avec le Dieu de l’Évangile, le Dieu qui a une autre intention pour nos vies, qui veut que nous sortions de la course effrénée du “plus c’est gros, mieux c’est” et qui a donc de la miséricorde, qui nous accorde le pardon lorsque nous n’en faisons pas assez en faisant deux choses à la fois.

Nous avons une nouvelle perception de nous-mêmes en tant que peuple de Dieu :

ne plus travailler pour ce qui ne nous satisfait pas ;

recevoir les bonnes choses dont nous avons besoin pour vivre ;

s’engager dans une nouvelle productivité de ce qui guérit et transforme.

Il pourrait s’agir, pour chacun d’entre nous, d’un retour à notre vrai moi après avoir été presque dissuadé de le faire.

 

 

Source du Lison” par Gustave Courbet est une œuvre captivante qui peut servir de puissante métaphore visuelle pour la méditation basée sur Esaïe 55:1-2. Dans cette peinture, Courbet capture la majesté et la pureté d’une source naturelle, un thème qui résonne profondément avec l’invitation d’Esaïe à “venir aux eaux”.

La représentation de Courbet de l’eau jaillissante de la source dans un cadre naturel tranquille évoque une sensation de renouvellement et d’abondance. L’eau, claire et vivifiante, symbolise la générosité inépuisable de Dieu, offrant sans réserve sa grâce et sa miséricorde à tous ceux qui ont soif de sens et de connexion spirituelle. Cette eau vivante invite à la réflexion sur la gratuité des dons divins, qui sont offerts sans coût, contrairement aux biens matériels pour lesquels nous dépensons souvent notre argent et notre énergie.

La peinture peut être vue comme une représentation de la voie vers laquelle Dieu nous appelle pendant le Carême : une invitation à nous détourner des satisfactions éphémères et insatisfaisantes du monde matériel pour embrasser les dons spirituels durables et nourrissants que Dieu offre librement. “Source du Lison” nous rappelle que, dans la quête de ce qui est véritablement nourrissant et satisfaisant, nous sommes invités à puiser dans la source infinie de l’amour de Dieu, où nous trouverons une véritable satisfaction sans prix.

En contemplant cette œuvre de Courbet pendant le Carême, nous pouvons être inspirés à réfléchir sur nos propres vies, à reconnaître les domaines où nous cherchons satisfaction dans le transitoire et à nous ouvrir davantage aux dons gratuits et revitalisants de la foi, de l’espérance et de l’amour que Dieu nous offre généreusement.

Tu es le Dieu qui perturbe nos vies par une invitation. En cette période de carême, nous pouvons nous arrêter et recommencer : nous pouvons arrêter nos efforts marqués par l’avidité et l’anxiété, nous pouvons recommencer à frequenter le chemin de la compassion et de la générosité. 

Amen.

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