Pâques 2024


Khristos anèsti ! Alithos anèsti !

Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité…

Khristos anèsti ! Alithos anèsti !

Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité…

Voilà les mots et les exclamations qui parcourent la planète chrétienne aujourd’hui en ce jour de Pâques. 

Nous fêtons la résurrection du Christ. 

Et  nous fêtons cela car c’est bien un événement extraordinaire… Mais attention, ne faisons pas, dans notre enthousiasme, de contresens… Et entendons bien, que ce qui est extraordinaire ce n’est pas qu’un corps se relève de la mort et revienne à la vie… Certes cela, pour nous,  ressort de l’incroyable et de l’ordre du merveilleux…  

Et pourtant  tous ici, assemblée en ce jour,  nous nous revendiquons d’être des disciples du Ressuscité… Revendication  qui veut dire que nous assumons aussi  le fait, en principe, d’être des lecteurs assidus des Ecritures.  Ecritures que  certains d’entre nous, bien souvent, revendiquent même à la lettre près…  D’ailleurs, convenons que sans les Ecritures,  la résurrection est à peu près aussi sentimentale et insignifiante qu’une crèche de Noël sans la généalogie du Verbe incarné…

 

Et si la résurrection nous est familière c’est bien parce que nous connaissons l’histoire de Lazare qui a ressuscité, bien avant Jésus… Nous connaissons aussi la résurrection de la fille de Jaïre ou celle du fils de la veuve de Naïn… Nous savons aussi  que quand Jésus   envoie en mission ses disciples, c’est à dire à nous,  il leur dit : «allez,  guérissez les malades, ressuscitez les morts, chassez les démons ».  De même que quand Jésus meurt, les évangiles affirment que «Des tombes s’ouvrirent et les corps de beaucoup de fidèles à Dieu qui étaient morts ressuscitèrent… » Et  de résurrection il en est encore question lorsque  Pierre relève Tabitha de la mort dans le livre des Actes ou encore Paul  qui ressuscite Eutychus le jeune homme qui, s’étant endormi lors d’une de ses prédications interminables, était tombé par la fenêtre…   . Autant dire, à partir de tous ces exemples qui ne sont pas exhaustifs, que dans l’esprit des gens de l’Evangile, la résurrection  est un possible qui n’étonne personne.  Au point d’ailleurs que tous ces ressuscités là dont nous venons de parler  n’ont guère été célébré. Il nous faut donc admettre que le fait même de la résurrection d’un mort était, si ce n’est banal, au moins de l’ordre du possible.   

Dans son discours aux Corinthiens sur la nature de la résurrection, Paul dit quelque chose de très différent de ce que la plupart d’entre nous entendons habituellement… Paul nous dit précisément  «S’il n’y a pas de résurrection de la mort, le Christ lui-même ne peut pas avoir été ressuscité»  Autrement dit, la résurrection est présentée par Paul comme un principe général de toute réalité. Si nous en doutons un tant soit peu alors nous doutons même du Christ. Et cette remarque de Paul est particulièrement interpellante puisque pour lui, le Christ ressuscité est le seul Jésus qu’il ait jamais connu…Ce qui fait de Paul un médiateur approprié pour nous, puisque le Christ ressuscité omniprésent dans nos vies, est, pour nous également,  le seul Jésus que nous aussi nous connaîssons…   

 

 

Alors oui Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité…

Et c’est effectivement extraordinaire…

Mais avant de parler de cet extraordinaire retenons que curieusement, le Ressuscité qui nous transporte de joie en ce jour de fête,  resplendit moins que lors de sa transfiguration au mont Thabor.  Il n’a même plus son charisme d’avant puisque Marie Madeleine le prend d’abord pour un simple jardinier, les disciples d’Emmaüs pour le plus ignare des habitants de Jérusalem, et,  les Apôtres… pour une sorte de pêcheur à la retraite sur les bords du lac de Tibériade… 

Et, hormis un filet de poissons plein à craquer et une ascension à propos de laquelle deux hommes en blanc refroidissent l’assistance en lançant : Pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ?, le Ressuscité que nous acclamons en ce jour n’accomplit guère de miracles…

Et pourtant l’extraordinaire c’est que le miracle est bien là. Le miracle est bien là…  dans la  rencontre du Ressuscité avec Marie-Madeleine. Cette rencontre nous annonce une expérience que chacun de nous peut faire et surtout que nous devons faire si nous voulons satisfaire notre soif de vivre l’Évangile. Jésus ressuscité ne se cache pas à Marie-Madeleine. Il ne s’est pas déguisé en jardinier. Elle ne l’a simplement pas reconnu parce qu’elle est trop préoccupée à le chercher là où elle pensait pouvoir s’emparer de son corps. et  cet épisode est important tant il  scelle  notre propre  expérience et notre cheminement  de foi.

Homme de rencontres et de relations  durant sa vie en Jésus, désormais Christ ressuscité, en ce matin de Pâques, poursuit sur ce même chemin. Il inaugure une nouvelle façon d’être présent en nous. Il est et  se veut être effectivement une présence auprès de ceux qui pleurent son supposé  départ, sa supposée absence ou qui sont frappés par toutes ces maladies qui les amènent à crier « Seigneur où es-tu ? »

Mais reconnaître Jésus ressuscité c’est à dire Jésus comme Christ exige une conversion du regard. 

Regardons, pour Marie-Madeleine, déchirée par la tristesse, se fut son nom prononcé avec une telle intensité qui l’ont amené à se retourner. Pour les disciples d’Emmaüs, tenaillés par leurs idées sur ce qui s’est passé et la lenteur de leur cœur à croire aux prophètes et donc aux Ecritures, ce fut la fraction du pain. Pour Pierre et ses compagnons, revenants d’une nuit de pêche, épuisés par une nuit blanche et déçus de n’avoir rien pris , ce fut l’invitation à déjeuner.  L’extraordinaire de la résurrection c’est que Jésus ressuscité est tellement «nouveau», si véritablement nouveau, que les disciples n’ont pas des yeux assez perçants pour le reconnaître.

Mais, dans tous les cas, entendons combien chaque rencontre avec le Christ Ressuscité s’ouvre par un geste ou une parole sublime de miséricorde.  « Pourquoi pleures-tu ». « Qui cherches-tu ? » « Il prit du pain, dit la bénédiction. » « Jetez les filets à droite et vous prendrez ». « Pourquoi me persécutes tu? »  Ces gestes ou ces paroles ont sorti les disciples de leur repliement sur eux-mêmes, de leur aveuglement qui les empêchaient de voir le « nouveau» Jésus, qui est pourtant le Christ éternel à savoir comme dit Paul  « le même hier, aujourd’hui et demain ». 

Regardons encore  Marie Madeleine lorsqu’elle déclame « J’ai vu le Seigneur et voici ce qu’il m’a dit ». Cette femme au parcours si particulier et tordu nous montre que la vie chrétienne ne consiste pas à chercher quelque chose. Notre vie chrétienne est le rayonnement de notre rencontre avec cette personne toujours vivante, qui nous remplit de joie en ce jour, à savoir le Christ  ressuscité. Et, comme Marie-Madeleine, chacun de nous est appelé a se « retourner » pour  le reconnaître, là,  présent dans notre vie puis de « courir » non pour aller prononcer un beau discours sur le Ressuscité, mais pour être son visage rayonnant de vie. D’ailleurs le visage de Marie-Madeleine  était tellement rayonnant, qu’elle est devenue de façon inouï,  non seulement l’apôtre des apôtres, mais surtout  le visage même du Ressuscité. Ça c’est extraordinaire, ça c’est merveilleux… 

Ce matin, en ce jour de fête, Marie-Madeleine nous dit et dit à toute l’Église qu’annoncer le Ressuscité naît du visage du Ressuscité dont chacun de nous  porte en soi afin d’être porteur aux autres…

Ce matin, en ce jour de fête, Marie-Madeleine incarne l’idée que notre mission, notre témoignage n’est pas de prononcer de grands discours sur le ressuscité, mais de manifester, par notre être, par notre façon d’être, dans tous nos gestes dans toutes nos paroles la joie et l’espérance qui émanent de cette rencontre divine…

Et alors, si nous comprenons cela nous comprenons que le miracle finalement, le miracle qui compte c’est le miracle qui nous transforme nous-mêmes,  c’est le miracle qui nous permet non pas de regarder au-delà, non pas derrière des nuages.. mais bien au-dedans, Au-dedans de nous, là où le miracle  surmonte en nous les ténèbres et l’égoïsme. 

Saint Augustin, lui aussi qui a eu une vie tordue,  nous a confié sa propre  conversion dans un texte magnifique : « Tard, dit-il, tard, je t’ai aimée, beauté si antique et si nouvelle, tard, je t’ai aimée, et pourtant tu étais dedans, mais moi j’étais dehors et, sans beauté, je me ruais vers ces beautés que tu as faites; tu étais avec moi, mais moi je n’étais pas avec toi”. Ces paroles qui sont  inépuisables  nous conduisent en effet à la découverte du Ressuscité  qui est toujours déjà là,  au-dedans de chacun de nous… Celui-là même que Jésus désignait à la Samaritaine comme une source qui jaillit en vie éternelle…

L’extraordinaire de la résurrection du Christ qui nous transporte de joie est là…

Jésus ressuscité, vainqueur de la mort, Jésus, Prince de vie, Jésus apparaît comme le révélateur et de notre vie; et de la vie de la nature tout entière; et même du sens de tout l’univers. Nous ne sommes pas encore au monde, «  la vraie vie est absente » disait à ce propos Rimbaud. Nous ne savons pas qui nous sommes en dehors de lui et nous apprenons maintenant que justement nous sommes appelés à être comme disciple du Christ des créateurs, à faire un monde tout neuf en nous transformant d’abord nous-même, en refusant nos esclavages, en refusant nos servitudes internes, en refusant d’être simplement un sexe, en refusant d’être simplement une convoitise et une cupidité, en essayant de transformer tout ce que nous sommes, en essayant d’écouter cette musique silencieuse au fond de nous-même qui est la Présence du souffle vivant qui murmure en nous comme une eau vive. 

Si nous prêtons l’oreille à cet appel, si nous sommes attentifs à cet amour  qui nous habite, si nous voyons en Dieu une communion d’amour où tout est donné à  jamais, si nous comprenons que Dieu nous appelle à devenir ce qu’il est, tout amour, tout don, toute liberté dans la transparence de l’élan virginal, alors nous aurons commencé à comprendre le sens du mystère pascal. 

Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité… 

Après avoir proclamé cela, il s’agit maintenant que chacun de nous le regarde, le regarde vraiment,  dans son cœur, l’accueille au plus intime de soi, l’écoute dans le silence de son cœur, écoute cette Parole éternelle qui est le Verbe fait chair…

Et  il faut que nous réalisions que justement Jésus-Christ, Jésus-Christ seul nous a révélé le sens de notre humanité, Jésus-Christ seul nous a appris ce que signifie la liberté, en nous présentant un Dieu libre de soi dans la circulation de la vie divine.  

L’extraordinaire c’est ça. 

Et si nous le réalisons alors nous verrons, maintenant, nous-même, devant nous, cette immense aventure à courir… Car nous aussi, chacun de nous ici quelque soit son âge sa condition, chacun de nous  nous avons à ressaisir la Création, nous avons à refaire et à accomplir toute l’Histoire… Et comprenons, comprenons comme Paul l’a compris dans son aveuglement, comme Marie Madeleine dans sa condition, comme Saint Augustin dans sa débauche et tant d’autres et toute la multitude de témoins, que cela  nous ne pouvons le faire d’abord qu’en nous transformant nous-même,  qu’en mettant dans notre esprit et dans notre cœur cette volonté ferme de nous libérer, de ne pas souffrir les frontières dans lesquelles nous sommes enfermés, de surgir de ces ténèbres, de devenir un espace illimité de lumière et d’amour où tous ceux que la vie met sur notre route se sentiront accueillis et, à travers nous, conviés et appelés, à leur tour, à rencontrer le Christ Ressuscité.

Quelle joie ! Quelle joie si Pâques est cela, quelle joie si Pâques nous introduit dans la liberté du Christ, si Pâques nous permet encore de reconnaître en Jésus le Prince de Vie ! Si Pâques nous invite à devenir ce qu’il est et si chacun de nous aujourd’hui s’ingénie à rendre la vie plus belle, en la clarifiant dans tout son être ; afin de réaliser notre vocation et celle de l’univers, cet univers que nous dominons matériellement, mais que nous n’avons pas encore élevé au rang de témoignage visible de la Présence divine, comme nous avons à le devenir nous-même, aujourd’hui.  en essayant de réaliser l’appel de l’Apôtre Paul qui nous dit : ” Glorifiez et exaltez, glorifiez et honorez Dieu dans votre corps “, oui, dans notre corps : notre corps sanctifié par l’habitation de Dieu, notre corps qui est le Temple du Seigneur, notre corps qui est appelé à ressusciter et à rejoindre le Seigneur de Pâques dans l’immensité de l’éternel Amour.

Il n’y a aucun doute c’est extraordinaire.

 La résurrection du Seigneur, que nous fêtons en  ce jour,  est l’affirmation la plus évidente, la plus profonde, la plus émouvante et la plus magnifique de cette volonté éternelle du Christ que tout en nous soit vie, liberté, noblesse, grandeur et joie.

C’est inouïe et  effectivement cela se fête 

Joyeuse Pâques à tous !!!

Amen

 

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