« Je sais une chose, c’est que, si j’étais aveugle, maintenant je vois. »

Jean 9.25b

 

 

La confrontation entre les autorités et l’homme qui voit maintenant est dramatique. Il s’agit d’un contraste entre l’ancienne vérité établie qui maintient tout en place, qui a toutes les réponses, qui maintient tout sous contrôle et assure certains droits, et, d’autre part, la nouvelle possibilité inexplicable par Jésus et, finalement, par son peuple.

Imaginez donc que nous soyons les participants de ce grand drame. Devant Jésus se tiennent celui qui a une vie nouvelle et qui l’adore, et les défenseurs de l’ancienne vérité qui le refusent. Chacun d’entre eux doit prendre une décision au sujet de Jésus. Il s’avère que voir, c’est accepter Jésus, et que l’aveuglement, c’est le refuser.

Et maintenant, nous nous trouvons face à la nouvelle possibilité de l’Évangile et à l’ancienne vérité gérée. L’ancienne vérité gérée, comme la règle du sabbat, prend de nombreuses formes. Il peut s’agir de l’ancien monde des privilèges, du pouvoir et du contrôle. Il peut s’agir de l’ancienne vérité de l’orthodoxie établie. Il peut s’agir  de l’idéologie du marché qui réduit la vie à la possession, à l’avoir et à la consommation. Il peut s’agir de la vieille paralysie des privilèges en fonction de la race, de la classe, du sexe. 

Et face à toute cette vieille vérité gérée, il y a cet homme qui témoigne d’une nouvelle possibilité corporelle parce que Jésus l’a fait entrer dans une nouvelle vie qu’il n’espérait même pas pour lui-même. Jésus est une invitation, une chance et une convocation à un mode de vie différent. Et nous sommes toujours en train de décider.

Nous adorons, nous rendons grâce, nous obéissons et nous témoignons. Nous disons : “Je suis celui qui était aveugle. Je n’ai pas d’explication, mais j’ai recouvré la vue. Nous voyons plus clairement ; alors nous aimons plus tendrement celui qui donne la vue. Et alors nous suivons de plus près, en donnant la vue à d’autres.  Cela ne rend pas les vieilles autorités heureuses, mais c’est la vérité de notre vie.

 

La parabole des aveugles par Pieter Brueghel l’Ancien, peinte en 1568, offre une représentation visuelle frappante qui peut être mise en parallèle avec la méditation sur la confrontation entre les anciennes autorités et les nouvelles possibilités révélées par Jésus. 

Dans cette peinture, Brueghel dépeint six aveugles se tenant par l’épaule et avançant en file indienne. Le premier aveugle tombe dans un fossé, et les autres semblent destinés à suivre le même chemin. Cette image est une illustration directe du dicton biblique “Si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans un fossé” . La scène est riche en symbolisme, évoquant des thèmes de direction, de confiance aveugle et des conséquences de l’ignorance.

La méditation discute de la tension entre l’adhésion aux anciennes vérités établies et l’embrassement des nouvelles possibilités offertes par l’enseignement de Jésus. “La parabole des aveugles” incarne visuellement cette tension. Les figures aveugles, guidées par celui qui est tout aussi incapable de voir le chemin, pourraient symboliser ceux qui s’accrochent aux anciennes vérités sans remettre en question ou reconnaître la nouvelle direction offerte par Jésus. La chute inévitable dans le fossé représente les conséquences de suivre aveuglément des autorités qui ne voient pas la lumière du Christ.

Le tableau invite à une réflexion sur la nécessité d’une vision renouvelée, non pas au sens littéral de la vue, mais de la compréhension spirituelle et de la clairvoyance. La méditation souligne que “voir” signifie accepter Jésus et ses enseignements, suggérant que sans cette acceptation, on reste spirituellement aveugle, risquant de tomber dans les pièges de la vie.

Tant la peinture de Brueghel que la méditation mettent en lumière l’importance de la communauté dans notre cheminement spirituel. Toutefois, elles avertissent du danger de suivre sans discernement, soulignant l’importance d’une communauté guidée par la véritable lumière de Christ, plutôt que par les anciennes vérités qui peuvent nous mener à l’égarement.

Seigneur, toi qui éclaire notre chemin avec ta vérité éternelle, nous venons à toi avec des cœurs ouverts, désireux d’entendre ton appel et de suivre ta direction.

Dans les moments où nous nous sentons aveuglés par les anciennes vérités établies, par les voies du monde qui cherchent à maintenir l’ordre et le contrôle, éclaire-nous. Aide-nous à voir au-delà des limites que nous nous imposons et à embrasser les nouvelles possibilités que tu nous révèles.

Comme tu as ouvert les yeux de l’homme né aveugle, ouvre nos cœurs à ta présence transformatrice. Libère-nous de notre aveuglement spirituel et guide-nous vers une vision renouvelée de ta volonté pour notre vie et pour le monde.

Amen.

 

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