L’Eternel répondit: «Je ferai passer devant toi toute ma bonté et je proclamerai devant toi le nom de l’Eternel. Je fais grâce à qui je veux faire grâce, et j’ai compassion de qui je veux avoir compassion.

Exode 33.19

 

L’histoire que nous rapporte Exode 33 est celle d’une négociation maladroite et complexe avec l’avenir. Bien que vaincu,  Moïse n’a pas l’intention de sacrifier la communauté simplement parce que Dieu est contrarié. C’est pourquoi il négocie. Et c’est bien ce que nous faisons  souvent lorsque nous venons de subir un échec ou une deception. Pour faire face à son nouveau voyage après son échec, Moïse espère que Dieu sera prêt à se rendre disponible de manière décisive en étant  bienveillant. rassurant, affirmatif, généreux et bon.

Mais il y a un problème. Cette déclaration ne dit pas simplement que Dieu est bienveillant et miséricordieux. Au contraire,  Dieu est miséricordieux envers tous ceux qu’il prends en charge. Tout se fait à ses  conditions. En négociateur acharné qu’il est, Moïse  discerne maintenant que le vrai Dieu dont dépend l’avenir n’est pas un porte-bonheur ou un quelconque oncle gentil… L’avenir est à ses conditions comme à sa volonté  et il n’adhère à aucune de nos préférences faciles.

Moïse apprend ce que les gens de foi apprennent toujours :

L’avenir, au-delà de l’échec, dépend entièrement de Dieu et non de nous ;

La voie de Dieu est une voie de grâce et de miséricorde, mais il s’agit d’une grâce et d’une miséricorde aux conditions de Dieu, pas à nos simples projections et  désirs.

Nous ne recevons de Dieu que des indices et des traces, et nous devons être très méfiants à l’égard de tous  ceux qui prétendent connaître Dieu et parler en son nom. Comme  Moïse, nous devons décider que nous pouvons marcher vers l’avenir dans des conditions qui ne sont pas les nôtres.

 

 

Abordant de manière profonde les thèmes de la communion, de la grâce et de la présence divine,  “Le Sacrement de la Dernière Cène” de Salvador Dalí combine des éléments de mysticisme chrétien avec son style surréaliste unique pour créer une scène qui est à la fois familière et étrangement transcendante. La figure du Christ au centre, entourée de ses disciples, devient un point focal de méditation sur la nature de la grâce divine qui est offerte librement, mais selon les termes de Dieu. La présence d’un Christ transparent suggère une présence divine omniprésente et mystérieuse, rappelant la déclaration de Dieu à Moïse sur sa volonté souveraine d’accorder grâce et miséricorde selon ses propres conditions.

L’utilisation de la lumière et de l’espace dans cette peinture de Dalí peut également évoquer la grandeur et la majesté de Dieu, renforçant l’idée que notre compréhension et notre expérience de la grâce divine sont façonnées par la souveraineté et les intentions divines, bien au-delà de nos propres désirs ou attentes. 

Cette œuvre nous invite  à contempler la profondeur de la miséricorde de Dieu, à reconnaître notre dépendance totale à sa volonté, et à marcher dans la foi, sachant que l’avenir, même au-delà de l’échec, est fermement tenu dans les mains de Dieu.

Cette oeuvre de Dalí, avec son approche unique et sa profondeur spirituelle, offre une riche source de méditation sur la grâce de Dieu, nous rappelant que nous sommes appelés à accepter la miséricorde divine selon les termes de Dieu, et non les nôtres, et à faire confiance à la voie que Dieu trace pour nous, même quand elle défie notre compréhension.

 

Toi qui guides nos pas dans le désert de nos incertitudes, nous venons à Toi après nos échecs et nos déceptions, portant le poids de nos maladresses et de nos négociations maladroites avec l’avenir.

Accorde-nous la foi de Moïse pour discerner ta présence dans les indices et les traces que tu laisses sur notre chemin, sans prétendre te connaître pleinement ou parler en ton nom de manière présomptueuse. Donne-nous l’humilité de marcher vers l’avenir, non pas selon nos plans, mais en nous abandonnant à ta volonté, convaincus que ta route est celle de la véritable libération et de la rédemption

Amen.

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