Si quelqu’un allait vers eux d’entre les morts et leur parlait de ce lieu de tourments, ils se repentiraient, dit l’homme riche. Non, dit Abraham, s’ils n’ont pas écouté Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas non plus convaincre par une voix d’outre-tombe.” 

Luc 16:30-31

 

 

L’Évangile d’aujourd’hui est interpellant. C’est clairement un passage de la tradition hébraïque   qui se retrouve  dans le seul Evangile de Luc. Il présente toutes les caractéristiques des contes d’antan : un riche sans nom et un pauvre au nom aimé comme Lazare, avec des chiens léchant ses plaies, “le sein d’Abraham” pour le paradis, et le “Hadès” païen pour l’enfer, puis Abraham criant des réponses à travers “l’immense abîme que personne ne peut traverser”. 

Il s’agit d’un “thème d’inversion” classique, si fréquent dans la littérature en général comme  dans les Écritures. Le principal péché de l’homme riche semble être qu’il ne remarque même pas le problème ou l’autre homme. Il est aveugle et inconscient de la douleur du monde, alors qu’il mange “magnifiquement chaque jour”. 

Et la réponse d’Abraham à son égard est la suivante : “Si tu n’en as pas conscience au cours de ta vie  pourquoi cela serait-il different du coté de la mort ?”. Il  nous est présenté une continuité claire entre ce monde et un possible prochain. Ou, comme l’avance certains : “Personne ne sera surpris dans l’éternité !” Autrement dit nous recevrons tous exactement ce que nos vies disent de ce que nous voulons et désirons vraiment.  

 

“Les Proverbes flamands” de Pieter Bruegel l’Aîné, regorgeant de scènes qui dépeignent des proverbes et des dictons populaires, offre une réflexion complexe sur la condition humaine, comparable à la parabole de l’homme riche et de Lazare. 

Chaque élément du tableau illustre la sagesse populaire ou la folie humaine, mettant en lumière nos tendances à ignorer les enseignements qui pourraient nous guider vers une vie plus vertueuse. 

Cette œuvre peut être vue comme un miroir de notre propre aveuglement et indifférence face aux leçons spirituelles et morales, similairement à l’homme riche qui néglige les souffrances de Lazare et les enseignements des prophètes. Bruegel nous invite à examiner nos propres vies à travers le prisme de ces proverbes, nous poussant à réfléchir sur nos actions et leurs conséquences dans l’au-delà, comme le suggère la parabole.

 

Que notre passage sur cette terre  soit marqué par les choix que nous faisons chaque jour, par notre volonté de voir au-delà de notre propre confort, pour toucher la vie de ceux qui sont dans le besoin. Enseigne-nous que ce que nous faisons pour le plus petit d’entre les nôtres, c’est à Toi que nous le faisons. Amen


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