Il y avait un pharisien du nom de Nicodème, chef des Juifs. Il vint de nuit trouver Jésus et lui dit : “Rabbi, nous savons que tu es un maître venu de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais sans la présence de Dieu.”

Jean 3.1-2

 

Nous assistons à cette rencontre  entre Nicodème et Jésus. 

Peut-être sommes-nous allés voir Jésus par curiosité. Mais c’était probablement plus que cela, car c’était un risque énorme en termes de relations publiques que de se lancer dans cette aventure nocturne. Nous soupçonnons que Nicodème – avocat, érudit, politicien, chef d’entreprise, quel qu’il soit – avait une inquiétude qui l’a poussé à chercher Jésus. Il avait tout, et il se demandait : “Est-ce tout ce qu’il y a ? Y a-t-il quelque chose de plus ? Y a-t-il quelque chose de différent ? Sommes-nous sur la bonne voie ?” 

Qu’est-ce qui peut bien motiver un tel homme à se rendre à une rencontre aussi secrète ? Il doit s’agir d’un malaise face à la réalité.

Jésus sait qu’il ne s’agit pas d’une curiosité futile. Alors, comme un bon thérapeute, Jésus se concentre sur Nicodème, ne tient pas compte de  ce qu’il est et s’adresse à son sentiment d’insuffisance qui le taraude. Jésus lui dit :

 « Tu dois recommencer à zéro ! Tu dois renaître. Tu dois naître de nouveau. Tu dois naître d’en haut. Tu dois devenir aussi vulnérable, innocent et dépendant qu’un petit enfant. Tu dois renoncer à ta position sociale, à tes réalisations, à ta richesse, à ta réputation. Tu dois abandonner toutes les choses qui te rendent autosuffisant et qui t’éloignent de la merveille du don de Dieu. Recommence dans la vulnérabilité, dans l’innocence et dans la dépendance, car la façon dont tu vis maintenant te coupe – dans ta sécurité arrogante – de tous les dons de la vie auxquels tu aspires tant. »

Quel texte parfait pour le Carême ! 

Parce que beaucoup d’entre nous se trouvent aux côtés de Nicodème dans notre perplexité, dans nos exhortations et dans nos remises en causes. Comme Nicodème, honorons ce qui nous taraude dans notre vie. Allons-y. Cherchons

 

“The Blue Morpho Butterfly” de Martin Johnson Heade est une œuvre qui capture la beauté délicate et éphémère d’un papillon, souvent perçu comme un symbole de transformation et de renaissance. Cette peinture peut être vue à travers le prisme de notre méditation sur la rencontre entre Nicodème et Jésus, où le thème central est la nécessité de renaître spirituellement pour accéder à une compréhension plus profonde de la vie et de la foi.

Le papillon, passant par les étapes de la métamorphose – de la chenille au cocon puis à l’éclosion en un être nouveau et magnifique – illustre parfaitement ce concept de transformation radicale. Comme le papillon, l’individu est invité à abandonner ses anciennes façons d’être pour embrasser une nouvelle existence plus enracinée dans la spiritualité et la connexion avec le divin.

Le papillon Bleu Morpho, avec sa couleur bleue vibrante, est particulièrement évocateur. Le bleu peut symboliser la sérénité, la guérison et la paix, des qualités qui peuvent accompagner la renaissance spirituelle. Cette transformation n’est pas seulement un changement externe, mais implique une profonde réorientation intérieure, où l’on laisse de côté l’orgueil et l’autosuffisance pour embrasser une existence plus humble et ouverte aux mystères divins.

En contemplant “The Blue Morpho Butterfly” à la lumière de la méditation d’aujourd’hui, on peut y voir une représentation artistique de la beauté et de la grâce qui accompagnent la transformation spirituelle, nous rappelant que la véritable renaissance nécessite une vulnérabilité et une ouverture à de nouvelles façons de vivre et d’être…

En cette période de carême, ô Dieu, déstabilise-nous. Augmente en nous ce sentiment de tout qui nous bouscule  qui naît de l’incongruité entre nos vies et la vie à laquelle tu nous appelles, et transforme-nous dans la nouveauté. Amen.

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