Le temple était bondé ce dimanche de 15 octobre pour écouter Jean-Pierre Julian, la première fois ç Clermont.
Le candidat au poste de nouveau pasteur a partagé un repas après le culte et nous avons été nombreux à lui poser des questions.
Un moment sympathique et fraternel.
La suite, le temps nous le dira !
La prédication :
Matthieu 22 1 à 14
Esaïe 25 v 6 à 10
Frères et sœurs en Christ,
Dans cette parabole que nous propose l’Evangile selon Matthieu nous découvrons qu’il y a d’un côté des personnes qui peuvent se considérer comme étant celles « du dedans », celles qui appartiennent à la synagogue, par exemple, et d’autres personnes qui peuvent se considérer comme étant celles « du dehors » du fait de n’appartenir à aucune communauté, religion. Nous allons dans cette prédication préciser quelque peu ce que nous entendons par les gens « du dedans » et par les gens « du dehors ». Nous verrons par la suite que cette parabole nous propose une autre option.
Les gens de dedans !
Nous pourrions dire que celles et ceux qui se considèrent comme étant du « dedans » dans ce texte, ce sont les pharisiens, les saducéens, les Zélotes, les grands prêtres. Par contre, les personnes qui sont considérés comme étant celles du dehors, c’est tous les autres. Nous pourrions dire, aujourd’hui, que celles et ceux qui sont « du dedans » ce sont les pasteurs, les théologiens, les conseillers presbytéraux, tous ceux et celles qui sont fidèles et qui viennent au culte régulièrement. Celles et ceux qui sont « du dehors » ce sont donc, là aussi, tous les autres. Nous pourrions dire enfin que celles et ceux qui sont « du dedans » ce sont celles et ceux qui font partie d’une tradition, d’une culture, d’une identité, d’une synagogue, d’une Eglise depuis plusieurs générations, depuis 10 ans, 5 ans, 1 an…
Celles et ceux qui sont « du dedans » sont donc les premiers invités pour participer à une super fête. Dit autrement, ils sont invités pour que s’exprime leur joie d’être les invités du roi, de Dieu qui fête les noces de son fils. Ils sont appelés à exprimer leur reconnaissance à ce roi, à ce Dieu, à vivre leur joie en pleine lumière, à être pleinement eux-mêmes devant ce roi qui fête les noces de son fils. (Ce que nous faisons ce matin)
Les réactions de ceux « du dedans » sont surprenantes : l’invitation ne leur parle pas et cela même les dérange. Certains vaquent à leurs occupations, d’autres deviennent menaçants envers les serviteurs et vont même jusqu’à les tuer.
Deux questions et deux difficultés pour les gens « du dedans » !
La première question qui vient à l’esprit peut-être celle-ci : mais pourquoi donc refusent-t-ils cette invitation ? Qu’est-ce qui les dérange au point d’outrager les serviteurs qui les invitent voir même de les tuer ?
Il est clair qu’ils n’ont pas envie d’être reconnus comme étant les serviteurs de ce roi, de ce Dieu. Aujourd’hui nous dirions avec nos mots que ce roi, ce Dieu, n’a pas une bonne image dans le monde, pas une bonne presse et qu’il est préférable pour garder une bonne image de nous-mêmes de rester le plus loin possible de Lui afin de ne pas être repérés, répertoriés comme trop proches de Lui. Proches, un tout petit peu mais pas trop.
La seconde question qui peut venir à notre esprit est celle-ci : pourquoi ces personnes « du dedans » qui connaissent parfaitement ce roi, ce Dieu, font-ils le choix de l’éviter, de se couper de lui en outrageant et tuant ses serviteurs ?
Ceux « du dedans » aujourd’hui comme hier sont donc confrontés à plusieurs difficultés. J’en discerne une principale.
Le monde dans lequel nous vivons a évacué cette notion du Dieu qui se fait être humain en Jésus Christ, de ce roi qui nous invite aux noces de son fils. Ce roi, ce Dieu n’existe pas pour beaucoup de nos semblables aujourd’hui. Et oser dire qu’Il existe entraine parfois raillerie, moquerie, bref : une très mauvaise image de nous-mêmes. Alors celles et ceux « du dedans » préfèrent, parfois, se conformer au monde et suivre certaines idéologies en vogue. Et de fil en aiguille, ils n’osent plus dire à une personne qui le leur demande en qui ils croient, en qui ils placent leur confiance ? Bref, ils n’osent plus exprimer simplement cette foi en Jésus Christ qui les anime, qui les porte. Ils n’osent plus raconter qu’une Présence nous accompagne, et que c’est elle qui réveille un individu, une communauté, une Eglise et cela peut générer quelques hostilités, il est vrai, dans notre monde comme elle en à générer pour les premiers chrétiens…
Il y a sûrement d’autres difficultés. Mais au-delà de ces difficultés celles et ceux « du dedans », sans vraiment s’en rendre compte, ne font plus ce pourquoi ils ont été connus, choisis, appelés, formés, choyés. C’est une constante dans la Bible où le peuple de Dieu se lasse de Dieu, se lasse de ses Paroles, de sa Présence. Le peuple veut un roi comme les autres, il veut vivre comme bon lui semble même si cela crée des blessures à ses semblables, même si cela détruit cette Création alors qu’il est sensé la cultiver. Alors à quoi bon continuer avec celles et ceux « du dedans » se dit, peut-être, notre Dieu, si ceux-là préfèrent cultiver une infidélité, une indifférence avec leur Dieu, leur roi ?
Les gens du dehors !
Nous avons parlé de celles et ceux « du dedans », parlons maintenant de celles et ceux « du dehors. » Ceux-là reçoivent une magnifique invitation. Les mauvais comme les bons nous dit la parabole sont conviés aux noces et ont, presque tous, un habit de noce.
Une première remarque : les mauvais comme les bons sont invités. L’appel de Dieu, du roi s’adresse donc à tout le monde. Nous ne sommes pas, dans cette parabole, enfermés dans des catégories morales. Celui qui appelle offre un habit de noce à toute personne qu’elle soit bonne ou mauvaise. Nous ne sommes pas là pour juger qui que ce soit. Le désir du roi est vraiment de faire la fête pour son fils et pour cela il élargit au maximum son invitation, il élargit l’espace de sa tente ! Il invite largement celles et ceux « du dehors. »
Un habit de noce est donc donné à chacun, chacune. Ce n’est pas nous qui choisissons cet habit de noce, il nous est donné, nous sommes revêtus. Celui qui à l’habit de noces peut exprimer au roi, à Dieu, sa joie, sa reconnaissance, son Amour. L’habit de noce annonce donc une nouvelle identité, une nouvelle image de soi, les noces annoncent un repas de fête en l’honneur du fils et une abondance de nourriture et de boisson pour tous les invités. Cette abondance indique que les invités seront toujours abreuvés et nourris de cette Parole qui fait sens dans leur vie et qui les fait grandir dans la foi. Bref, les gens « du dehors » sont habillés, nourris grassement et participent aux noces avec le fils. Il y a de quoi, ici, exprimer une grande reconnaissance envers ce Roi, ce Dieu. Dit encore autrement, ces gens « du dehors » sont appelés à exprimer leur Amour de Dieu le plus simplement et joyeusement possible pendant les noces de son fils. Et c’est peut-être là que le bât blesse et notamment pour une personne en particulier. En effet, lorsque le roi entre pour rencontrer les convives, nous dit le texte, il découvre une personne qui n’a pas été revêtu d’habit de noce et qui reste muette fasse à l’interpellation du roi, ce roi qui s’adresse à elle en disant : mon ami. Cette personne qui n’est pas habillée, reste muette lorsque le roi la nomme affectueusement comme son ami. Cette personne cela peut être toi, moi, qui n’osons plus témoigner de l’Amour de notre Dieu lorsqu’une personne s’approche de nous pour nous demander d’où nous vient cette joie, cette paix qui transparait dans notre vie ? Oui, il est plus sage de penser que cette personne cela peut être toi, moi, cela nous évitera de penser à quelqu’un et ainsi de se positionner comme un juge. Le seul Juge a pour nom Jésus Christ, ne l’oublions jamais et sur la croix nous avons vu l’étendue de Sa justice.
En réalité pour notre Dieu il n’y a que des gens de dehors !
Ceci dit nous devons faire un petit retour sur le début de cette parabole pour bien entendre et comprendre ce dont il s’agit. Au tout début de cette parabole notre Seigneur Jésus dit : « il en va du règne des cieux comme un roi qui faisait les noces de son fils ». Notre Seigneur parle ici du règne des cieux qui s’est approché. Les gens « du dehors » expriment donc leur reconnaissance dans ce règne des cieux qui s’est approché. Et ce règne des cieux qui s’est approché a comme particularité qu’il ne connait pas cette distinction entre les gens « du dedans » et les gens « du dehors », car tous viennent du dehors même si certains se considèrent comme étant « du dedans ». Tous, nous venons du dehors et si nous l’oublions nous devenons sourds à l’invitation du roi pour fêter chaque jour les noces de son fils. Nous sommes donc tous appelés à répondre positivement à cette invitation de participer aux noces du fils jour après jour. Comprendre au pied de la lettre que le règne des cieux s’est réellement approché voilà ce qu’il nous est demandé de comprendre et de vivre. S’il s’est réellement approché cela veut dire que c’est une réalité concrète. Que cette réalité concrète existe depuis la résurrection de Jésus notre Seigneur et du don de l’Esprit Saint. C’est une bonne nouvelle d’entendre que cette réalité concrète est tout le temps ouverte, accessible, open bar ! Et malgré les vicissitudes de la vie, les drames, le terrorisme, les guerres (et elles sont nombreuses actuellement), les tremblements de terre, les épisodes cévenols, les injustices que sais-je encore ! Malgré tout cela ce règne des cieux s’est approché, il est toujours là, toujours ouvert, toujours accessible, open bar ! Le roi, notre Dieu et Père toujours accueillant, nous invite chaque matin à participer aux noces de son fils, dit autrement à vivre de la grâce de Dieu, à témoigner de son Amour, à rayonner de sa réelle Présence dans nos vies. Nous tous, gens « du dehors » d’où que nous venions que ce soit d’une tradition, d’une culture étrangère, d’une identité protestante, d’une synagogue, d’une Eglise à laquelle nous appartenons depuis plusieurs générations, depuis 10 ans, 5 ans, 1 an, nous venons tous du dehors et nous sommes tous appelés à vivre comme des adultes en Christ pour cheminer dans ce monde avec nos semblables, les gens « du dehors » ! Amen