Une fois par an, notre groupe des Femmes dans la foi présente un culte.
Cette année, nous avons choisi le thème : Les femmes qui ont rencontré Jésus
Voici le message de Elisabeth Perrier : Marte et Marie.
Les autres textes vont suivre…
Marthe et Marie
« Comme [Jésus et ses disciples] étaient en route, il entra dans un village et une femme du nom de Marthe le reçut dans sa maison ». Luc, 10, 38.
Jésus est précédé de sa réputation. Son enseignement est recherché. Ses guérisons ont fait sa renommée. Ses compagnons ont tout abandonné pour le suivre. Ses ennemis n’ont de cesse de le mettre à l’épreuve.
Et voilà qu’ils croisent une femme qui leur offre l’hospitalité. Dans cet extrait, il n’est pas précisé la situation. Deux sœurs, Marthe et Marie, vivent ensemble. Il n’est pas évoqué d’autre membre de la famille. On ignore si ces femmes sont indépendantes ou si elles se trouvent sous l’autorité d’un chef de famille. Peu importe. Marthe reconnaît le groupe qui chemine, sait à qui elle a affaire et prend l’initiative de l’invitation.
L’enseignement et la parole de Jésus sont prisés. « Pleine d’autorité », sa parole soigne, annonce la bonne nouvelle, nourrit. Et dérange, les scribes, les légistes, les Pharisiens.
Si Jésus a été invité auparavant, c’est surtout pour soigner, pour intervenir auprès d’un malade, d’un mourant, d’un mort. Les invitations à partager un repas, sans contrepartie, sont moins courantes : avant Marthe, seuls Lévi le collecteur d’impôts et un Pharisien, non dénommé, lui ont offert le couvert. Un paria, le collecteur d’impôts, et un opposant chez qui Jésus a rencontré une pécheresse. Et à chaque fois, s’est produit un acte de conversion (de Lévi et de la pécheresse à qui le pardon a été donné).
Chez Marthe et Marie, Jésus entre déjà connu et reconnu, déjà apprécié. Pour les sœurs, Jésus est le Seigneur.
Jésus est invité et se trouve pris à partie par Marthe qui l’interpelle.
Comme il arrive souvent dans les fratries, les sœurs ont des caractères différents.
Marthe, c’est l’archétype de la maîtresse de maison. Elle s’affaire au service de ses invités, s’agite, se disperse, s’agace, s’épuise et n’apprécie pas le moment. Elle jalouse Marie qui, elle, s’est assise pour écouter Jésus. Elle s’offre la liberté d’échapper au rôle traditionnellement assigné aux femmes pour se conduire en disciple et se mettre à l’écoute de la parole de Jésus. Elle mesure la chance inouïe d’être là, en face de lui et de pouvoir entendre son enseignement en direct.
Marthe, piquée par la jalousie, apostrophe Jésus afin de mettre en défaut l’attitude de sa sœur. Ce qui peut paraître surprenant de se conduire ainsi face à un invité. Mais Jésus n’entre pas dans son jeu. Jésus est au-dessus des pièges qu’on lui tend et sait les aborder. Non seulement, il ne critique pas Marie mais reprend en douceur Marthe. Il lui révèle l’incongruité de sa posture. Car il est là pour révéler. De cette manière, il dispense aussi son enseignement. Il l’instruit. « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. » Il lui montre qu’elle manque de passer à côté de ce que son hôte est venu lui apporter. C’est elle qui l’invite, mais, ne prend pas le soin de l’écouter. C’est Marie qui a la « bonne part ».
Ce n’est pas que Marthe ait la mauvaise part. Mais dans son agitation, elle a perdu le lien, elle n’apprécie pas l’instant. Elle ne donne pas sens à ses gestes. Servir Jésus et ses disciples, c’est aussi une manière de le reconnaître. Elle a choisit l’action, mais sans lui donner de sens. Ce n’est pas parce qu’elle accomplit des gestes habituels, ceux que l’on fait pour tout hôte reçu, que ces gestes ne sont pas des signes. Ils revêtent une autre importance que Marthe ne voit pas. Jésus lui même ne rechignera pas à servir ses disciples en leur lavant les pieds avant le dernier repas.
Marie ne s’est pas déchargée sur sa sœur. Elle a senti l’importance de ce moment. Son besoin, son bonheur d’écouter Jésus est plus fort que la politesse. Elle a senti que Jésus se moque des conventions. Il l’a démontré maintes fois. Avec lui, on peut se montrer au naturel. Pas besoin d’hypocrisie, de soigner les apparences.
Mais, au final, aucune de ces deux sœurs n’est dans l’erreur. C’est simplement une foi qui s’exprime différemment. Chacun vit, ressent, croit, manifeste sa foi à sa manière. Il n’y a pas de bonne manière. Jésus parle de bonne part mais pas de meilleure part. Il n’y a pas à choisir. Le théologien Louis Pernot l’a expliqué. « Nous sommes ”Marthe et Marie”. Il faut que sans cesse la Marie qui est en nous écoute le Seigneur, et que sans cesse la Marthe qui est en nous vienne déranger cette douce contemplation pour l’inciter à l’action. La vie spirituelle est en soi débat, choix, dualité, et c’est ce qui fait sa grandeur ».
La vie en Christ est une dialectique entre l’action et la contemplation. Nous n’avons pas à renoncer à l’une pour avoir l’autre. Les deux sont bonnes. Rappelons nous une conversation avec le père Laurent qui, lorsqu’il s’adonnait à la menuiserie, disait prier avec les mains.
Marthe, tu n’as pas la mauvaise part. Prends conscience que servir est la part que tu as choisie, que ta foi s’exprime dans ce faire. Et tu le vivras autrement.
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Texte de Dominique Reynes – Marie (d’après Luc 1, 26 – 56)
Quelques remarques au sujet de Marie :
L’évangéliste Luc nous raconte comment l’ange Gabriel annonce à Marie qu’elle va porter le fis de Dieu. Nous connaissons tous ce écit.
L’ange lui dit « sois sans crainte Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu ».
Marie est une jeune femme juive qui attendait le Messie, elle connaît bien la Thoras.
(Elle la cite dans son cantique plus loin) Elle a foi en Dieu.
Mais quand même, elle est vierge, elle n’est que finacé. Aussi répond-elle :
« Comment cela arrivera car je ne connais pas d’homme ? «
A quoi l’ange répond : « le St Esprit viendra sur toi et la puissance de très haut te couvrira de son ombre e son fruit qui naîtra sera appelé Fils de Dieu.
Marie n’hésite pas, ne tergiverse pas ; » voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. « Quelle foi stupéfiante ! Quelle disponibilité remarquable !
Il nous est facile aujourd’hui de dire que c’est une grâce, nous qui connaissons la suite de l’histoire. Mais avons-nous bien conscience du nombre d’obstacle que Marie a eu à surmonter pour accepter cette nouvelle ? ! Être enceinte hors mariage était à cette époque indécent, honteux, pour elle, pour sa famille, pour son village. La loi juive la condamnerait.
Et son fiancé Joseph, il l’a croirait adultère ? La condamnerait ? A ce moment là, elle dit oui à l’ange. Elle ne sait pas que l’ange ira aussi aussi parler à Joseph et le rassurer.
L’ange lui avait dit : « sois sans crainte Marie « et elle est sans crainte, elle ne tient pas compte des risques qu’elle encourt. Elle accepte immédiatement le rôle que Diue lui assigne, elle ne doute pas que l’ombre du Seigneur suffira à lui donner cet enfant.
Rien d’autre ne compte. Dieu s’occuperait du reste. Quelle confiance infinie de la parole de l’ange, la parole de Dieu.
Plus tard, quand elle rencontrera sa cousine Elisabeth, elle aussi enceinte miraculeusement, sa joie éclate sans l’ombre d’une crainte. « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit a de l’allégresse parce que le tout puissant a fait pour moi de grandes choses ».
Marie n’est que joie et reconnaissance, sa confiance en son Seigneur est au-delà de toutes les conventions humaines.
Trente ans plus tard, Marie est au pied de la croix, avec d’autres femmes. Plus d’hommes, les disciples ont disparus, à part le disciple que Jésus aimait, à qui Jésus confie sa mère,
elle avait pourtant d’autres enfants…
Vous imaginez une mère qui regarde son fils, nu, assoiffé, couvert de plaies vives, mourir lentement, cloué sur une croix? Que comprend-elle devant la fin tragique de son fils, mais aussi du fils du Dieu ? Il ne nous en est rien dit. Mais elle est là. Elle n’a pas fui, elle n’a pas peur des chefs juifs, nous dit Jean. Elle est là, debout, portée par sa foi.
Quelle souffrance indicible !
Dans Actes 1 v 14, nous voyons « tous les apôtres dans commun accord, perceveraient dans la prière avec les femmes, et, Marie, mère de Jésus, et les frères de Jésus. C’est donc, quarante jours après la résurrection, Jésus vient d’être enlevé au ciel et Marie prie.
Fidèle à sa foi, avec ceux qui croyait dans la divinité de Jésus, dont ses autres fils, elle est pleine d’espérance. Elle attends avec les autres, un nouveau commencement.
Marie est disciple par excellence, elle accueille la parole, elle une confiance absolue en Dieu et reste disponible jusqu’au bout.